Un Avent de renouveau : l’histoire de Mai Qaisy

Par Minaz Kerawala, Conseiller en communication et relations publiques

Cette année, nos histoires de l’Avent sont des récits éprouvants mais encourageants qui nous sont envoyées de Terre Sainte par notre partenaire, Caritas Jérusalem. Alors que le monde est resté les bras croisés, près de 45 000 personnes ont été tuées et plus de 104 000 ont été blessées à Gaza au cours des 14 derniers mois. Néanmoins, même quand les bombes israéliennes pleuvent autour d’eux, anéantissant la vie et tout ce qui la soutient, Caritas Jérusalem jure : « Nous restons engagés dans notre mission de paix et d’espoir » (voir déclaration en anglais). Voici les histoires de leur personnel, qui surmonte des défis inimaginables pour apporter de l’aide et du secours, un effort rendu possible en partie grâce à la générosité des sympathisant·e·s de Développement et Paix – Caritas Canada.

Advent in Palestine: Mai Qaisy
L’Avent en Palestine : Mai Qaisy
Typiquement palestinienne, Mai Qaisy garde espoir même si elle se demande si son bébé aura une vie meilleure que la sienne. (Caritas Jérusalem)

« C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère, qui m’a mis en sûreté entre ses bras. À toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. »
― Psaume 21, 10-11

Il y a plus de 2 000 ans, une autre femme enceinte a foulé cette Terre Sainte. Comme celle-ci, elle a dû faire face à d’innombrables adversités. Et alors qu’elle avait porté en ses entrailles le Fils de Dieu, celle-ci porte dans son cœur l’espoir qu’il a allumé pour l’éternité.

Cette future mère, Mai Qaisy, vit à Bethléem, où la vie n’a jamais été facile pour les Palestinien·ne·s. En tant que coordonnatrice principale des projets pour Caritas Jérusalem, elle sait mieux que quiconque ce que signifie vivre sous l’occupation israélienne. « Nous n’avions pas une vie parfaite ; il y avait toujours de la pression, de la tension et des problèmes », dit-elle. « Mais même avec toutes ces pressions… et les restrictions de circulation, nous avions encore de l’espoir. Nous avons travaillé. Nous avons essayé de vivre dans la dignité et d’exercer nos droits en tant que peuple Palestinien. »

Une tradition de solidarité

Dans sa quête de dignité et de droits, le peuple palestinien s’est toujours appuyé sur la solidarité – sa solidarité mutuelle, forgée par les épreuves, et la solidarité de personnes comme vous avec lui. Cette dernière a permis à notre organisation de demeurer une alliée indéfectible de Caritas Jérusalem au fil des décennies.

Rien que l’année dernière, avec notre soutien et celui d’autres membres de la famille Caritas, Caritas Jérusalem a fourni une aide d’urgence, des abris, des vivres, de l’eau, des installations sanitaires et d’hygiène, des soins de santé, un soutien psychosocial et des services de subsistance à plus d’un million de Palestinien·ne·s en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Depuis des années, un autre de nos partenaires fournit des services légaux pour sauvegarder les droits précaires sociaux, économiques, légaux, fonciers, de logement et de mobilité des Palestiniennes et des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

La recherche de la stabilité

À bien des égards, la vie de Mai reflète les aspirations et les angoisses de l’ensemble du peuple palestinien. Avant le début du carnage israélien à Gaza, la population s’était, contre vents et marées, accrochée à un semblant de normalité et avait même osé rêver un peu.

« D’un point de vue personnel, j’ai essayé de m’installer avant la guerre », raconte Mai, ajoutant : « Je me suis mariée pour avoir une vie stable et sûre ». Cependant, moins d’un mois après ses noces, l’heureuse mariée a dû faire face à une explosion de violence qui n’a pas fléchi depuis plus d’un an.

Un temps d’incertitude

Si le gros de l’effusion de sang a eu lieu à Gaza, la Cisjordanie n’a pas été épargnée. « Je n’ai pas quitté Bethléem depuis le 7 octobre », rapporte Mai. « Je ne sais pas ce qui se passe dans le monde extérieur. Nous avons peur de nous déplacer. »

Ses craintes ne sont pas injustifiées. Depuis le début des hostilités, les forces d’occupation israéliennes et les colons ont mené plus de 1 600 attaques en Cisjordanie, tuant plus de 740 Palestinien·ne·s et démolissant plus de 1 800 structures (voir rapport en anglais). Ils ont également détruit systématiquement les oliveraies et perturbé l’agriculture.

Tout cela a eu des répercussions sur le travail de Mai. Concentrés dans une zone désormais considérée comme trop dangereuse, la plupart des projets qu’elle coordonnait ont dû être reportés ou annulés. Les femmes des camps de réfugié·e·s ont été les plus durement touchées par ces retards et ces fermetures. Les quelques projets qui ont pu être poursuivis ont rencontré des difficultés supplémentaires. « Il a même été très difficile d’acheter les ressources et les fournitures dont nous avions besoin pour ces projets en raison des fermetures de routes », a expliqué Mai, avouant : « Nous ne savons pas ce qui va se passer ensuite. »

Une volonté de renouveau

Alors que l’avenir commençait à lui sembler « nébuleux », Mai a découvert qu’elle était enceinte et qu’elle avait son propre petit miracle à attendre. Comme toutes les futures mères, elle n’a cessé de penser à l’avenir de son bébé. Elle se demandait : « Va-t-il/elle vivre la même vie que nous ? Ou une vie meilleure ? » Ses appréhensions étaient exacerbées par ses terrifiantes réalités.

Néanmoins, comme l’a fait remarquer le pape François, « Les mères savent témoigner toujours, même dans les pires moments, de la tendresse, du dévouement, de la force morale. »

C’est ainsi que Mai a déclaré : « Malgré toutes les tensions, les pressions et les frustrations auxquelles nous avons été confronté·e·s pendant cette période, nous essayons constamment de raviver l’espoir. » Avec la détermination tranquillement transcendante qui est devenue typique de son peuple, elle a ajouté : « Nous resterons fermes et avancerons dans la vie, à la fois professionnellement et personnellement, à tous les niveaux. »

La détermination de Mai est étayée par la constance de son organisation. Nonobstant les suspensions et les contournements, Caritas Jérusalem a continué à servir le peuple palestinien en dépit des incertitudes. À Gaza, notamment, son travail au cours de l’année écoulée a permis de sauver des vies. Ses efforts ont été soutenus, dans une large mesure, par la magnanimité de personnes comme vous.

Votre soutien nous a également aidés à faire écho et à amplifier l’appel constant de Caritas Jérusalem en faveur d’un cessez-le-feu. Réitérant cet appel, Mai a déclaré : « Quoi qu’il arrive, en tant que peuple palestinien, nous avons toujours de l’espoir ».

En cette période de promesses, envisagez de faire un don afin que nos partenaires puissent aider à réaliser les espoirs de plus de mères en Terre Sainte et dans le monde entier.

À lire aussi :

PARTAGER LA NOUVELLE

Effectuez votre recherche

Restez informé·e

Ne manquez rien sur le travail de nos partenaires internationaux ou sur nos campagnes de sensibilisation et de mobilisation.

Inscrivez-vous dès maintenant à notre infolettre.