Notre action au Liban

La situation

Le Liban est aux prises avec une situation de crise prolongée et multidimensionnelle qui a plongé la majorité de sa population dans la pauvreté et la misère. Ainsi, entre 2018 et 2021, le PIB du pays a chuté de 55 milliards à 23 milliards $ US. De la même façon, le PIB par habitant est passé de 9 226 $ US à 4 136 $ US.  

Par conséquent, le trois quarts de la population libanaise a plongé dans la pauvreté, le salaire moyen ne permet de couvrir que 24% des besoins alimentaires de base, contre 93% en 2021; l’espérance de vie est passée de 80 ans à 75 ans et près de 350 000 Libanaises et Libanais ont quitté le pays.  

Au cœur des enjeux se trouve une crise institutionnelle très profonde dont les origines remontent au Pacte national de 1943 qui a instauré un système confessionnel, à la guerre civile due à un certain remaniement de celui-ci en 1975, ainsi qu’aux accords de Taëf de 1990 qui ont mis fin à la guerre civile. Par ces accords, les hautes fonctions de l’État sont réservées à des confessions religieuses désignées d’avance sur la base de leur poids démographique de 1990. Ainsi, les chrétiens maronites auront la présidence de la République, les musulmans sunnites la présidence du Conseil des ministres et les musulmans chiites la présidence de la Chambre des député·e·s. Des conséquences importantes sont engendrées par ce système au fil des années telles que le dysfonctionnement de l’État, la paralysie des institutions politiques et la corruption endémique. Cependant, un constat s’impose aujourd’hui : l’existence et la structuration d’une société civile qui ne se reconnaît pas, ou de moins en moins, dans le carcan politique confessionnel, et qui fonde ses revendications de participation solidaire, sociale, et démocratique, et sa force de proposition sur le concept laïc de citoyenneté.  

La population remet en question les fondements sur lesquels les groupes actuels au pouvoir basent leur légitimité aux commandes de l’État, et auxquels ils s’accrochent farouchement. Entre-temps, le système est paralysé et très régulièrement, le pays se retrouve sans président de la République ou sans président du Conseil des ministres, alors que le président de la Chambre des député·e·s est en poste depuis 1992. 

Ces blocages institutionnels affectent les aspects de la vie de tous les jours, tels que l’accès au  travail, le pouvoir d’achat, l’approvisionnement en eau, en essence, la santé, l’électricité, jusqu’à la collecte des ordures. Des décisions importantes et nécessaires pour le pays ne sont pas prises à temps ou ne sont pas prises du tout, ou alors, elles ont tellement été négociées au plus petit dénominateur commun qu’elles n’ont plus d’impact réel. L’aide et l’intégration des personnes migrantes et réfugiées sont également affectées. D’ailleurs, les partis politiques et les factions religieuses font peser la responsabilité des maux qui affligent le Liban sur celles-ci.  

Fin 2022, le Liban accueillait un peu plus de 1,5 million de personnes réfugiées syriennes fuyant la guerre civile dans leur pays et environ 300 000 personnes réfugiées palestiniennes issues d’une crise migratoire précédente. Ensemble elles représentent près d’un tiers de la population nationale libanaise estimée à 5,5 millions. Les Syriennes et les Syriens accueillis favorablement au début des hostilités dans le pays voisin ont vu l’empathie être progressivement remplacée par le rejet. L’Union européenne estime que quelque 90 % des personnes réfugiées syriennes et 73 % palestiniennes, ainsi que plus de la moitié des foyers libanais ont besoin d’aide. 

Le 4 août 2020, un désastre sans précédent ayant de surcroît frappé le cœur du pays, 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium mal entreposé dans des hangars du port de Beyrouth ont explosé brutalement, La catastrophe a entraîné la destruction de quartiers entiers de la capitale, causant ainsi la mort de plus de 200 personnes et des blessures à plus de 6 500 autres, et plongeant au chômage et dans le besoin d’aide environ 1 million de Beyrouthines et Beyrouthins. Les dégâts matériels ont été estimés entre 10 et 15 milliards $ US, soit quasiment la moitié du PIB du pays.  

S’ajoutant à toutes les crises, l’ampleur et l’étendue de la destruction ont été telles que le Liban ne peut pas se relever seul de cette énième tragédie, malgré le courage, la force et la résilience de son peuple et de sa société civile, naturellement tournée vers l’extérieur des frontières libanaises, sa diaspora, et l’aide internationale. 

Notre travail au Liban

Aide humanitaire | Humanitarian aid icon
Aide humanitaire
Démocratie et participation citoyenne | Democracy and citizen participation icon
Démocratie et participation citoyenne
Climat et justice écologique | Climate and ecological justice icon
Justice écologique
Justice pour les femmes | Justice for women icon
Justice pour les femmes
Paix et réconciliation | Peace and rconciliation
Paix et réconciliation

Développement et Paix – Caritas Canada est solidaire des populations libanaises et étrangères installées au Liban depuis le Printemps des cèdres, et la fin de la tutelle politique syrienne sur le pays, en 2005. Il s’agissait alors de soutenir la société civile émergente, d’aider les personnes réfugiées irakiennes et palestiniennes isolées, ou encore les collectivités libanaises ciblées par des attaques aériennes du gouvernement israélien en sol libanais menées dans leurs villes ou sur les infrastructures du pays. Depuis ce temps, nous soutenons régulièrement les nombreuses travailleuses et travailleurs migrant·e·s en situation de précarité dans les grandes villes libanaises. 

Au cours de la dernière décennie, nous avons mis sur pied une importante programmation visant spécifiquement à répondre aux besoins des populations réfugiées syriennes au Liban, mais aussi des Libanaises et Libanais également en situation de vulnérabilité. 

Notre programmation actuelle au Liban est étroitement liée à ces deux événements majeurs de l’Histoire récente du Liban : les lendemains de la guerre en Syrie, et les explosions d’août 2020 à Beyrouth.   

Concernant la guerre en Syrie, notre réponse s’articule en quatre objectifs de programmation liés entre eux par un axe transversal sur l’égalité des genres :   

  • Offrir de l’aide humanitaire pour répondre aux besoins fondamentaux des personnes victimes de la guerre ;  
  • Soutenir une reprise économique sûre et digne ;  
  • Soutenir la société civile au Liban, en Syrie, et dans les pays voisins concernés, dans la défense de l’espace civique, des droits et des libertés ;  
  • Prévenir les conflits et soutenir des processus de justice et de consolidation de la paix.   


Notre travail en partenariat avec Caritas Liban offre des soins de santé primaires, un soutien psychosocial et d’autres services vitaux aux personnes migrantes et réfugiées ainsi qu’aux Libanaises et Libanais en situation de vulnérabilité.   

En 2020, nous avons apporté une réponse d’urgence immédiate juste après les explosions du port de Beyrouth et nous avons continué à répondre aux besoins financiers, économiques et politiques des communautés touchées par cette crise et les autres à moyen et à long terme. 

En 2020-2022, à la suite des destructions du port et de la ville de Beyrouth, nous avons :   

  • Répondu aux besoins de base immédiats (santé, abris et protection) ;  
  • Permis aux populations de retrouver leur autonomie et leur autosuffisance ;  
  • Permis aux populations de prendre la place qui leur revient au cœur du renouveau du pays. [1]

 
Dans le cadre de notre travail sur la consolidation de la paix et la participation citoyenne au Liban et dans la région du Moyen-Orient, nous soutenons des organisations expertes en prévention des conflits et en éducation à la citoyenneté, telle la Fondation Adyan. Ce soutien comprend la formation et le renforcement des capacités des jeunes femmes et hommes activistes vivant en régions conflictuelles – souvent frontalières – afin qu’elles et ils acquièrent les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour bâtir des communautés moins clivées, plus justes et pacifiques, et pour plaider en faveur de l’établissement de structures décisionnelles participatives et démocratiques. 

Ces jeunes étudient et dressent l’état des lieux des sources de conflits, organisent des projets communautaires inclusifs, font dialoguer les populations avec les autorités, documentent les violations des droits humains, et font entendre leurs voix dans les arènes locales, régionales et internationales où nos projets et leurs réseaux leur permettent de le faire.

[1] Pour en savoir plus sur notre réponse: Les attentats de Beyrouth : un an après.

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