Réflexion hebdomadaire du 6e dimanche du Carême (13 avril 2025)

Réflexion hebdomadaire 2025 - semaine 6

Lectures:

Luc 19, 28-40
Isaïe 50, 4-7
Psaume 21 (22), 8-9, 17-20, 23-24
Philippiens 2, 6-11
Luc 22, 14 – 23, 56
Luc 23, 1-49

Renversement, subversion et triomphe de la dignité

Par Kiegan Irish, animateur pour l’Est et le Nord de l’Ontario

Le dimanche des Rameaux nous confronte à des contradictions et des renversements. La teneur émotionnelle du récit de Pâques atteint son paroxysme. Les gens se pressent dans les rues étendant « leurs manteaux sur le chemin » devant Jésus alors qu’il entre dans la ville (Lc 19, 36). « Toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu » (Lc 19, 37) en utilisant des mots qui sont entrés dans la liturgie de la communion : Hosanna, « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. » (Lc 19, 38).

Aujourd’hui, ces mots nous apparaissent sous un nouveau jour, car nous savons que ces mêmes foules se retourneront bientôt contre Jésus, demandant à Pilate « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». (Lc 23, 21) Nous sommes emporté·e·s par l’intensité et le drame de cet épisode, le renversement de l’exaltation de l’accueil du dimanche des Rameaux dans la tragédie du Vendredi saint n’est visible que rétrospectivement.

Néanmoins, sous ce tragique revirement, Dieu joue une mélodie constante. L’Évangile intitule à juste titre l’épisode du dimanche des Rameaux « l’entrée triomphale de Jésus ». L’entrée triomphale pour les Romains était un grand acte de théâtre politique destiné à susciter le soutien au retour des armées et des généraux conquérants. Jésus renverse cette tradition en arrivant non pas sur un cheval de guerre conquérant, mais sur un petit âne emprunté, et non pas sur les vents des victoires romaines, mais sur le chemin de l’ultime humiliation et défaite romaine.

Jésus renversera la signification de la crucifixion, qui passera du symbole de la défaite et de la mort au symbole ultime de la victoire sur la mort. Comme l’écrit Paul, « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » lorsqu’il « s’est anéanti » jusqu’à « la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 5-8). Jésus nous fournit le modèle de la vie chrétienne et du discipulat : ne pas dominer les autres, mais servir.

Et c’est en marchant sur le chemin de la mort et de l’humiliation que la victoire finale est remportée. En nous faisant humbles, nous entrons dans le royaume de Dieu. La croix devient un trône.

Comme Jésus dans la Judée occupée par les Romains, nous vivons nous aussi dans un monde plein de ténèbres et de souffrances. Pensons à nos sœurs et frères du Pérou dont les terres et les eaux ont été empoisonnées par les excès de l’industrie minière.

L’exemple de Jésus nous montre que l’espoir naît des périodes d’obscurité et de souffrance. Le partenaire de Développement et Paix – Caritas Canada, l’Institut Bartolomé de Las Casas (IBC) au Pérou, s’efforce de doter les communautés locales des connaissances et des capacités nécessaires pour défendre leurs droits contre l’invasion des forces de l’industrie extractive.

Malgré une défaite apparente face à une économie mondiale indifférente, l’IBC a arraché une victoire en aidant l’Église à comprendre qu’une profonde dette écologique est due aux peuples du Pérou et de l’ensemble de l’hémisphère sud.

Alors que le Christ lui-même a renversé les valeurs romaines de conquête et de domination violente lors de son entrée triomphale et de sa crucifixion, unissons-nous à des partenaires tels que l’IBC et aux personnes desservies pour renverser nos propres valeurs impériales de croissance économique au détriment de l’écologie et de la dignité humaine.

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