Lectures :
Isaïe 43, 16-21
Psaume 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6
Philippiens 3, 8-14
Jean 8, 1-11
La dignité plutôt que le désespoir
Par Jason Cegayle, animateur pour le Manitoba et Thunder Bay
Dans l’Évangile de saint Jean, les scribes et les pharisiens amènent une femme qui a été surprise en flagrant délit d’adultère et interrogent Jésus sur la loi en ces circonstances. Jésus semble indifférent au péché présumé de la femme, mais interpelle plutôt ses accusateurs. Plutôt que de punir la femme comme le veut la loi et comme la foule s’y attend, Jésus dit aux pharisiens : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » (Jean 8, 7).
Son exemple nous invite à voir la dignité de toute personne faisant preuve d’humilité, à offrir une seconde chance à chaque personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, et à ne pas juger les autres hâtivement ou avec sévérité. Tout au long de ce passage de l’Évangile, nous voyons l’amour de Jésus pour les personnes condamnées. Jésus rencontre la femme et voit sa vulnérabilité.
Cependant, souvent nous nous comportons davantage comme les pharisiens, en choisissant de considérer les personnes appauvries et vulnérabilisées comme « inférieures » à nous-mêmes ou indignes de recevoir davantage. À l’échelle mondiale, cette attitude se manifeste dans la manière dont sont traités les pays pauvres accablés par une dette injuste. Les pays créanciers et les prêteurs privés préfèrent « lapider » les pays endettés avec des paiements d’intérêts insupportables ou des conditions de politique économique punitives plutôt que de renoncer purement et simplement à leurs dettes.
Mais ces façons de gérer la dette peuvent être les « choses d’autrefois » que les Écritures nous demandent d’oublier : « Ne faites plus mémoire », car le Seigneur dit « Voici que je fais une chose nouvelle » et « je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides » (Isaïe 43, 18-19). En cette année du Jubilé, nous pouvons nous joindre à la campagne Transformer la dette en espoir et œuvrer pour l’annulation des dettes injustes. Nous pouvons contribuer à créer un nouvel ordre mondial juste dans lequel nos actions et nos lois reflètent la dignité inhérente à chaque personne et s’attaquent aux causes profondes de la pauvreté afin que toutes et tous puissent être les protagonistes de leur changement social.
En ce Dimanche de la solidarité, nous sommes invité·e·s à prier, à agir et à donner généreusement pour soutenir notre mission d’appuyer les personnes les plus oublié·e·s et les plus vulnérabilisées.
Nous savons que notre générosité peut faire une réelle différence, même dans les situations les plus difficiles. En 2013, par exemple, lorsque le typhon Yolanda a laissé des milliers de personnes sans abri aux Philippines, la population canadienne a réagi de façon admirable. Leurs dons ont aidé les partenaires de Développement et Paix – Caritas Canada (DPCC) à construire le village du pape François, un ensemble de nouvelles maisons à Tacloban où plus de 500 familles vivent désormais dans la dignité et l’espoir.
Nous continuons de soutenir des centaines de projets à travers le monde qui valorisent la dignité des personnes et les aident à surmonter des conditions de vie précaires et des circonstances défavorables.
Comme Jésus, continuons à voir et à soutenir la dignité de chaque personne. Dans les personnes appauvries, continuons à trouver Dieu. Agissons solidairement pour que nos sœurs et frères des pays du Sud puissent vivre à l’image de l’amour et du dessein de Dieu.
