Par Minaz Kerawala, conseiller en communication et relations publiques
La semaine dernière, nous avons publié un communiqué de presse annonçant une allocation de 150 000 $ à Caritas Jérusalem et invitant les Canadiennes et les Canadiens à donner généreusement à notre appel d’Urgence humanitaire Gaza, lancé par la Coalition humanitaire. Le gouvernement du Canada versera un dollar pour chaque dollar donné à l’appel d’ici le 12 novembre. Le communiqué de presse appelait également à un cessez-le-feu immédiat.
Aujourd’hui, alors que les agences humanitaires et les leaders moraux, dont le pape François, s’accordent de plus en plus sur cette demande, nous demandons également au gouvernement du Canada d’appeler à un cessez-le-feu afin de protéger les femmes, les hommes et les enfants de Gaza. Nous nous sommes également joints à d’autres membres du réseau KAIROS Canada pour diffuser une déclaration œcuménique qui réitère cet appel.
En tant que membres et sympathisant·e·s de Développement et Paix ― Caritas Canada vous pouvez encourager le gouvernement à agir en écrivant à vos député·e·s pour leur faire part de cette demande. Téléchargez notre lettre-type pour commencer.
Gaza : une escalade de violences plus mortelle jour après jour
Le 7 octobre, le Hamas a tué des milliers de civils innocents et pris des centaines d’otages en Israël. Convenant avec le pape François qu’un tel extrémisme alimente « la haine, la violence et la vengeance » et fait « seulement souffrir », nous nous sommes joints à lui pour demander « que les otages soient libérés immédiatement ».
Les représailles des forces israéliennes ont depuis lors créé ce que le Saint-Père a décrit comme une « grave situation humanitaire à Gaza ». Les Nations Unies font état de près de 1,5 million de personnes déplacées, de quelque 1 400 victimes en Israël et de plus de 9 000 victimes à Gaza, dont plus de 3 700 enfants. Plus de 22 900 personnes ont été blessées et des milliers sont portées disparues, présumées mortes à Gaza (voir rapport en anglais).
Parmi les victimes, notre collègue Viola Al ’Amash, une employée de Caritas Jérusalem âgée de 26 ans, a été tuée avec plusieurs membres de sa famille, dont des jeunes enfants, lorsqu’un missile a frappé une salle paroissiale dans laquelle des centaines de civils s’étaient réfugiés.
Avec la poursuite des hostilités, l’épuisement de la nourriture et des biens de première nécessité, et l’arrivée de l’hiver, le nombre de victimes va continuer à augmenter.
Une voix de conscience et de courage
Bien avant que le conflit ne prenne une tournure aussi meurtrière, Son Éminence Pierbattista Cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, s’était offert en échange d’enfants israéliens pris en otage par le Hamas.
Plus récemment, le cardinal a fait preuve d’un courage moral encore plus profond en écrivant une lettre à son diocèse. Poussé par sa conscience, il a écrit à propos des actions du Hamas : « Il n’y a aucune raison pour une telle atrocité. Oui, nous avons le devoir de l’affirmer et de la dénoncer. »
Affirmant que « la vie de chaque personne humaine a une égale dignité devant Dieu », le cardinal a décrit les bombardements meurtriers du gouvernement israélien et les souffrances et privations qu’ils infligent à plus de deux millions de personnes à Gaza comme « des tragédies qui dépassent l’entendement et que nous avons le devoir de dénoncer et de condamner sans faille. » Il a ajouté : « Il est temps d’arrêter cette guerre, cette violence insensée. »
La prescription du patriarche était claire : « Ce n’est qu’en mettant fin à des décennies d’occupation ainsi qu’à ses conséquences tragiques, et en donnant une perspective nationale claire et sûre au peuple palestinien, qu’un processus de paix sérieux pourra être engagé. Si ce problème n’est pas résolu à la racine, il n’y aura jamais la stabilité que nous espérons tous. »
Un temps pour tendre la main
En ce moment où le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a parlé d’« un danger grave et immédiat », il est temps pour nous, les Canadiennes et Canadiens de tendre la main. De tendre la main pour réconforter nos voisin·e·s qui s’inquiètent pour leurs familles dans la zone de conflit. De tendre la main à nos enfants pour les soulager et les rassurer. Mais surtout, tendre la main à nos sœurs et frères de Terre sainte par la prière, la bonne volonté, le plaidoyer et la générosité.
Car, comme l’a dit le cardinal Pizzaballa, « La souffrance des innocents devant Dieu a une valeur précieuse et rédemptrice, parce qu’elle est unie à la souffrance rédemptrice du Christ. Que leur souffrance nous rapproche toujours plus de la paix ! »