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Un jubilé sur la dette inspiré de la Bible pour aider les pays les plus pauvres à répondre à la pandémie de COVID-19

Des membres de Développement et Paix menant un rallye d’annulation de la dette à Saskatoon, en Saskatchewan en 1999.

Développement et Paix — Caritas Canada soutient l’appel pour la suspension et l’annulation de la dette des pays à faibles revenus, comme moyen de s’attaquer à la pandémie de COVID-19, devenue une crise mondiale tant sur le plan sanitaire qu’économique.

Inspiré de l’ancien concept de jubilé, une époque où les dettes étaient effacées, les esclaves libérés et la terre et la richesse redistribuées, cet appel, lancé par la Campagne du jubilé de la dette au Royaume-Uni, demande la suspension des paiements de la dette en 2020 et l’annulation des dettes souveraines des pays les plus pauvres du monde. Menée par un vaste éventail de plus de 200 organisations œcuméniques et laïques, et soutenue par 750 000 personnes partout dans le monde, cette initiative connaît déjà un certain succès.

Le G7, puis le G20 ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) ont accepté de suspendre plus de 12 milliards USD de paiements de la dette des pays les plus pauvres pour cette année. De plus, le FMI a annulé 215 millions USD en paiements de dettes. Cela s’applique à de nombreux pays où travaille Développement et Paix, dont Haïti, l’Afghanistan et la République démocratique du Congo.

À elle seule, cette initiative multilatérale sera très précieuse, mais il faut faire encore plus. La campagne du jubilé de la dette estime qu’il faudrait annuler jusqu’à 300 milliards USD de dettes des pays à moyens ou faibles revenus pour soutenir la lutte contre le coronavirus au courant de la prochaine année. Une remise de dettes de cette ampleur permettrait de maintenir les ressources déjà limitées là où elles seront le plus utiles.

Le raisonnement derrière cette initiative de suspension de la dette est que, alors que la COVID-19 se répand dans les pays du Sud, les pays les plus pauvres devraient être en mesure de financer les soins médicaux de leurs populations plutôt que d’avoir à rembourser leurs créanciers. L’ampleur de cette pandémie signifie que les pays les plus pauvres vivront une crise sévère, étant donné l’extrême faiblesse de leurs systèmes de santé, le manque de médecins, d’infirmières et d’infirmiers et d’autres professionnels de la santé, ainsi que d’infrastructures sanitaires.

La suspension des dettes, et encore mieux leur annulation, peuvent laisser aux pays concernés une plus grande marge financière pour pouvoir traiter leurs citoyennes et citoyens affectés par le coronavirus, et endiguer le fléau de la transmission mondiale. Sans cette remise de dette, la COVID-19 infecterait et tuerait encore plus de personnes vulnérables, ce qui rendrait la pandémie encore plus difficile à contrôler et son impact économique encore plus dévastateur, y compris pour les pays prêteurs.

Ce n’est pas la première fois que Développement et Paix s’associe à une initiative de jubilé de la dette. En 1999, avant le nouveau millénaire, nous avions soutenu le premier appel pour l’annulation de la dette, en tant que membre de l’Initiative œcuménique canadienne pour le Jubilé. Plus de 24 millions de signatures avaient été recueillies partout dans le monde et présentées au Sommet du G7 en mai 2000. On affirmait à cette époque que le nouveau millénaire devait être le moment de donner un nouvel espoir aux peuples appauvris, aux prises avec une dette impossible à acquitter. Démontrant un formidable leadership humanitaire, le Canada avait déposé un moratoire sur le remboursement de certaines dettes, menant éventuellement à l’annulation par le Canada de plus d’un milliard CAD de dettes détenues par 15 pays à faibles revenus.

L’actuelle pandémie de COVID-19 est aussi le moment de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir les personnes les plus vulnérables dans le monde. La suspension du paiement des dettes est une première étape, mais les leaders mondiaux doivent aller plus loin et s’entendre pour l’annulation des dettes. Nous osons espérer que le Canada agira encore une fois comme leader mondial pour que cela se produise.

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