
Lectures :
Josué 5, 9a10-12
Psaumes 33(34), 2-3, 4-5, 6-7
2 Corinthiens 5, 17-21
Luc 15, 1-3.11-32
Les portes sont ouvertes
Par Daniela Salcedo, animatrice pour le Sud-ouest de l’Ontario
Imaginez que le cœur de Dieu ait une porte. À quoi ressemblerait-elle ? Beaucoup d’entre nous voudraient la franchir et faire l’expérience de sa grâce. Certains pourraient demander pardon pour leurs péchés, tandis que d’autres ne sauraient pas par où commencer ou même se rendre compte que la porte leur est ouverte.
Les lectures de cette semaine nous rappellent que la porte de Dieu, porte d’espoir pour toutes et tous, est toujours ouverte. Il n’y a pas de chemin unique pour faire l’expérience de sa miséricorde. Dieu nous rencontre là où nous sommes, nous renouvelant, nous soutenant, nous pardonnant et se réjouissant chaque fois que nous nous tournons vers lui. En cette année jubilaire, nous sommes appelé·e·s à refléter cette même miséricorde dans notre monde. Tout comme Dieu nous ouvre son cœur, nous pouvons ouvrir les portes de la justice et de la compassion, en veillant à ce que personne ne soit écrasé par la dette économique, comme le pape François nous y a exhorté·e·s.
Si vous ne savez pas par où commencer, la campagne de Développement et Paix – Caritas Canada Transformer la dette en espoir est un excellent point de départ. S’inscrivant dans le cadre de la célébration mondiale de l’année du Jubilé par Caritas Internationalis, la campagne est une invitation à un voyage solidaire pour la justice économique, en mettant l’accent sur les nations les plus vulnérabilisées touchées par notre système financier actuel. À ce jour, de nombreux pays sont piégés par une dette insoutenable, qui leur ferme des portes, aggrave la pauvreté et nuit à la fois aux populations et à la planète.
Pour moi, trouver une solution à la dette sera un long chemin, d’autant plus que nous avons normalisé la dette des nations appauvries. Je repense à mes cours de macroéconomie, où la dette était étudiée comme un jeu d’intérêt pour les pays et les institutions riches. Mais que se passe-t-il lorsque les nations sont coincées dans un cycle d’endettement sans issue ? Doivent-elles continuer à vivre en vase clos, en vendant leurs ressources pour survivre ?
Où fixons-nous les limites? Comme le dit le Psaume 33, 7, « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » La miséricorde de Dieu est-elle juste un idéal ou peut-elle être réalisée dans nos systèmes financiers ? Construisons-nous des murs au lieu d’ouvrir des portes à la justice ? Nos pratiques économiques protègent-elles la dignité et le bien commun ou ne servent-elles qu’à quelques personnes ?
Je crois que le chemin vers la justice de la dette commence par l’enseignement de Paul dans 2 Corinthiens 5, 17-21 selon lequel, par le Christ, nous sommes réconciliés avec Dieu et les uns avec les autres. Dans nos systèmes financiers, nous devons être les ambassadrices et ambassadeurs du Christ, appelant à la réconciliation du monde avec Dieu. Imaginez une économie qui reflète le rêve de justice et d’inclusion de Dieu.
Mes pensées se tournent vers notre partenaire, l’Observatoire Tunisien de l’Économie (OTE). En sensibilisant les Tunisiennes et les Tunisiens à l’allègement de la dette, aux politiques équitables et à la réduction de la pauvreté, et en plaidant en faveur de ces causes, l’OTE prouve que la justice économique n’est pas seulement un idéal, mais qu’il existe un chemin pour y parvenir. Son travail sur les politiques publiques liées à des salaires, des emplois et des soins de santé équitables vise à créer de l’espoir, à faire passer les personnes et la planète avant le profit, et à construire une économie solidaire.
Ensemble, nous pourrions offrir une voie vers la justice, permettant aux nations en difficulté de se reconstruire dans la dignité et dans un cadre mondial transparent. Commençons par signer la pétition mondiale qui appelle à cela.