Dimanche de la solidarité
Lectures : Ézékiel 37, 12-14; Psaume 129 (130), 1-2. 3-4. 5-6. 7-8; Romains 8, 8-11; Jean 11, 3-7. 17. 20-27. 33b-45
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre.
Ézékiel 37, 14
Faisons briller la lumière de la foi
En ce Dimanche de la solidarité, nous sommes appelés à être Solidaires pour la terre en témoignant ensemble de notre foi et en faisant un don. Aujourd’hui, la première lecture (Ézékiel 37, 12-14) évoque ce thème en formulant avec force les mots que Dieu adresse à Ézékiel : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre ». Les versets qui précèdent cet oracle décrivent Dieu qui insuffle la vie à la Vallée des ossements : c’est la résurrection miraculeuse de l’armée d’Israël. En somme, Dieu appelle son peuple à défendre sa terre.
Juste avant le message de Dieu à Ézékiel, message d’espoir et de restauration, l’armée ramenée à la vie commence par exprimer son désarroi : « notre espérance est détruite, nous sommes perdus » (Ézékiel 37, 11). Pour nombre de défenseuses et défenseurs de l’environnement qui font valoir les droits de leurs communautés dans les pays du Sud, une réaction de ce genre paraîtrait tout à fait raisonnable aujourd’hui. Comment espérer encore au sein de communautés rurales soumises à la violence, à des catastrophes environnementales et à des déplacements de population orchestrés par des gouvernements et de puissantes industries ?
Pour beaucoup, leur espoir trouve ses fondements dans la réflexion du pape François : « Comme administrateurs de la création de Dieu, nous sommes appelés à faire de la terre un jardin magnifique pour la famille humaine. Lorsque nous détruisons nos forêts, lorsque nous dévastons le sol et polluons les mers, nous trahissons ce noble appel ». Car le pape François évoque en même temps la formidable espérance que Dieu nous offre, « la lumière qui illumine les ténèbres, même si elle ne les dissipe pas », et il nous rappelle qu’il y a « en chacun de nous, une étincelle de lumière divine ». Ces idées inspirent largement l’orientation quinquennale de Développement et Paix – Caritas Canada, Nourrir l’espoir.
L’une des formes que prend cet espoir, c’est la solidarité internationale. Elle consiste notamment à reconnaître les liens qui unissent la famille humaine et à passer à l’action pour soutenir celles et ceux qui sont dans le besoin. Par exemple, nous travaillons en partenariat avec CEHPRODEC, une organisation hondurienne qui accompagne des communautés autochtones et des défenseurs des droits, qui sensibilise aux enjeux écologiques et économiques, qui résiste à des lois et des politiques injustes, et qui a même attiré l’attention des Canadiennes et des Canadiens sur les lacunes de leurs lois sur les compagnies minières.
Cet exemple nous montre que la solidarité internationale – en l’occurrence, entre citoyennes et citoyens du Honduras et du Canada – insuffle une vie nouvelle à des communautés qui s’efforcent de protéger la création. On pourrait voir en Víctor Vásquez, défenseur hondurien de la terre incarcéré injustement, quelqu’un qui incarne aujourd’hui l’appel que Dieu lançait aux Israélites : levez-vous, résistez au désespoir, défendez votre terre et vos communautés.
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente le deuxième récit de résurrection le plus connu du Nouveau Testament: la résurrection de Lazare. Les mots que prononce Jésus avant de ressusciter son ami transmettent le plus profond message d’espoir: « moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Les personnes qui ont vu Lazare sortir du tombeau ont dû se sentir soulevées par un espoir absolu, et une grande incrédulité. Lorsque nous regardons les personnes des pays du Sud qui continuent de se battre pour défendre la création de Dieu, malgré les menaces qui pèsent sur leur vie et leur bien-être, nous sommes partagés, nous aussi entre l’incrédulité et l’optimisme.
En ce Dimanche de la solidarité, nous sommes invité.e.s à réfléchir à cet espoir absolu et à la nature transformatrice de notre foi. Faisons briller la lumière de cette foi jusque dans les périphéries ténébreuses de notre monde. Ouvrons-nous au désir de Dieu qui veut insuffler en nous son Esprit pour nous aider à nous remettre debout et à devenir solidaires pour la terre.