Dimanche des Rameaux
Lectures : Isaïe 50, 4-7; Psaume 22, 8-9. 17-18. 19-20. 23-24; Philippiens 2, 6-11; Matthieu 26, 14 — 27, 66
Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
Matthieu 21, 9
La force de la voix
Nous voici de nouveau au dimanche des Rameaux, le dernier dimanche du Carême, ponctué par deux grands récits: le premier, celui de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, et le second, celui de sa crucifixion. Les foules commencent par crier « Hosanna au plus haut des cieux ! Hosanna au fils de David ! » et elles finissent par hurler « Crucifiez-le ! »
Dans toutes les lectures d’aujourd’hui, nous retrouvons la voix humaine. Le prophète Isaïe nous rappelle qu’une parole permet de « soutenir celui qui est épuisé » (Isaïe 50, 4). Le psaume lance un cri qui n’est pas seulement une supplication, mais un chant de louange à la fidélité de Dieu. Dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul déclare qu’au nom de Jésus, toute langue proclame la gloire du Seigneur. Et dans le texte de l’Évangile, nous n’entendons pas seulement la foule, mais aussi les directives et les prières de Jésus, et les tentatives laborieuses des disciples pour composer avec leur peur et leur angoisse devant une célébration grandiose et une horreur inimaginable. Peut-être, dans votre paroisse, entendrez-vous la deuxième lecture de l’Évangile récitée à plusieurs voix.
La voix humaine est un instrument puissant. Elle peut raconter des histoires, donner des directives ou produire une musique merveilleuse. Elle peut traduire les sommets de la splendeur et les profondeurs de l’angoisse. Mais elle est surtout un outil puissant pour dire la vérité, dénoncer l’injustice, enseigner l’amour et exprimer la solidarité. Une seule voix, projetée avec détermination et avec conviction, peut percer le silence et la cacophonie. Un chœur de voix harmonieuses crée un mouvement symphonique qui réveille les cœurs et peut changer les esprits. Et le silence d’une voix peut être plus éloquent qu’un fleuve de paroles.
Chan Ramy, directrice générale du Programme de développement de ressources pour les jeunes (YRDP), partenaire de Développement et Paix – Caritas Canada au Cambodge, a une connaissance approfondie du pouvoir de la voix. Le YRDP aide les jeunes à développer leur esprit critique et à renforcer leur conscience sociale, à comprendre la complexité et les causes profondes des problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés, et à lancer une action sociale positive dans leurs communautés. La formation que reçoivent ces jeunes les aide à découvrir leur voix, à prendre conscience de sa puissance et à la projeter au service de la justice et d’une paix durable. Elle les aide à comprendre que leur voix compte et que, lorsqu’ils s’en servent, elle a le pouvoir de provoquer des changements.
Comprenons, nous aussi, l’importance de notre voix. Servons-nous-en partout où nous le pouvons pour faire entendre les cris des pauvres et de la Terre, pour apporter l’espoir à celles et ceux qui sont fatigués de combattre pour la justice, et pour contribuer à l’avènement du Royaume de Dieu sur la Terre comme Jésus l’a fait de son vivant. Sachons aussi utiliser judicieusement notre silence, afin de mieux entendre les voix de nos partenaires et celle de l’Esprit qui nous guide. Puissent nos voix retentir dans l’émerveillement et la crainte, et proclamer la venue du Roi de gloire, dans la justice et la paix.
Et bien que le Carême soit presque terminé, rappelons-nous que le travail de solidarité continue. En devenant membres de Développement et Paix – Caritas Canada, nous ajoutons notre voix individuelle à un vaste mouvement collectif d’harmonie et de solidarité. Et en participant toute l’année à la campagne Nourrir l’espoir : Solidaires pour la terre, nous donnons une voix au travail de nos partenaires dans le monde entier.