En cette Journée internationale de la Paix, Développement et Paix – Caritas Canada signe une déclaration commune de la société civile qui presse le Gouvernement du Canada de faire davantage pour protéger le processus de paix gravement compromis en Colombie. La déclaration traduit l’inquiétude de groupes canadiens de justice sociale devant les prémices préoccupantes d’une nouvelle guerre civile en Colombie.
En 2016, les Colombiennes et les Colombiens ont repris espoir lorsque les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) signèrent un traité de paix historique pour mettre un terme à 52 ans d’une guerre civile meurtrière. Si les FARC acceptaient d’être désarmées, le gouvernement s’engageait à faciliter leur participation à la vie politique et à investir dans le développement rural.
Toutefois, le 29 août 2019, un groupe d’anciens combattants des FARC a fait savoir qu’ils avaient l’intention de reprendre les armes. Ils sont déçus du processus de paix en grande partie parce que le gouvernement colombien a renoncé aux engagements qu’il avait pris en signant la paix et de son incapacité à protéger les leaders sociaux et les combattants démobilisés. Depuis la signature de l’accord de paix, plus de 150 anciens combattants des FARC et plus de 700 défenseurs des droits de la personne ont été tués. Le gouvernement a également refusé de mettre en œuvre les réformes agraires et foncières promises.
Alors que se profilent un retour de la violence et la corrosion sociale et économique qu’elle entraîne, Développement et Paix – Caritas Canada et les signataires de la déclaration commune pressent le gouvernement canadien de condamner les assassinats et de forcer le gouvernement colombien à rétablir et à respecter le processus de paix.
Développement et Paix soutient en Colombie des communautés paysannes et autochtones qui ont été durement frappées par les violents accaparements de terres, la migration forcées, les enlèvements et les massacres durant la guerre civile. Nous réaffirmons notre conviction qu’une paix durable ne peut être instaurée sans une participation significative des communautés touchées par le conflit, et que les femmes, en particulier, soient entendues. Notre campagne menée en 2017, Que la paix soit avec elle, a souligné le rôle des femmes dans la prévention des conflits et la construction d’une paix juste, durable et inclusive.
Une vidéo émouvante produite durant cette campagne montre une école de formation citoyenne établie par Développement et Paix et son partenaire, la Coordination agraire nationale de Colombie. L’école forme et habilite un groupe multiethnique de femmes à lutter pour l’égalité de genre, à prendre leur juste place dans la construction de la paix et à mener un plaidoyer efficace aux niveaux local, régional et national.
Alors que la Colombie vacille et risque de sombrer de nouveau dans la violence, le message partagé dans cette vidéo est plus pertinent et plus urgent que jamais : la paix est impossible sans les femmes.