Qu’est-ce qui anime le mouvement ?

Par Reine Patricia, fille de Richard Rudashama, animateur pour l’Ouest du Québec et l’Est de l’Ontario.

The movement is its members: Reine Patricia (cropped) Le mouvement, c’est les membres : Reine Patricia (coupée)
L’auteure (en manteau à col rose) accompagne souvent son père, Richard Rudashama (à l’extrême droite), lors de manifestations en faveur de la justice sociale.

Bonjour,

Je m’appelle Reine Patricia, j’ai 14 ans et j’étudie en secondaire 3, à Gatineau, Québec.

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours vu mon père partir en voyage pendant plusieurs semaines, sans que je sache exactement où il se rendait. L’essentiel pour moi était qu’il me ramenait plein de cadeaux. Cependant, à mesure que je grandissais, je me suis mise à m’interroger sur les raisons de ces départs fréquents et ses absences prolongées. Lorsque je lui posais la question, il répondait simplement qu’il partait aider des gens dans le monde qui en avaient le plus besoin.

Pourquoi, me demandais-je, devait-il quitter le pays pour apporter son aide aux personnes les plus démunies ? N’y en avait-il pas dans nos rues près de chez nous ? Et d’ailleurs, nous n’étions pas riches non plus.

Au fil des années et d’explications, j’ai compris qu’il partait souvent à l’étranger pour organiser des communautés, rencontrer des personnalités, sensibiliser les gens du nord aux questions d’injustice, de pauvreté, et collecter des fonds pour soutenir les gens du sud qui mettent en œuvre des solutions alternatives.

Plus qu’un travail

Ce qui me compliquait le plus, c’est qu’il ne cessait de me dire : « Ma fille, ce n’est pas un travail. C’est une passion. Le travail, on le fait, mais la passion, on la vit ». À l’époque, papa travaillait pour la Coalition du Mouvement Nord-Sud en Flandre – 11.11.11, une organisation belge de solidarité internationale.

Pour assouvir davantage ma soif de compréhension, j’ai décidé de continuer à le harceler avec des questions. C’est ainsi qu’il a finalement décidé de m’organiser des rencontres avec des membres de Développement et Paix ― Caritas Canada, que maman et lui-même avaient rejoint comme bénévoles dès notre arrivée au Canada, et pour lequel il travaille maintenant comme animateur régional.
Il s’agit de Michel Lacroix et Andrée Turgeon. Ce sont des membres de longue date, me disait-il. Peut-être qu’ils pourront te donner le sens de cette passion.

Dans ce texte, je vous partage comment chacun d’eux a connu Développement et Paix ― Caritas Canada et pourquoi, malgré le temps, les défis et d’autres circonstances de leur parcours, ils restent engagés au sein de cet organisme.

Un mouvement contre les inégalités

Michel Lacroix (à droite) a dit à Reine Patricia (à gauche) qu’il souhaitait que davantage de membres voient les réalités du terrain dans les pays du Sud.

L’histoire de Michel Lacroix commence par un voyage d’immersion au Mexique pour apprendre l’espagnol. Une fois sur place, il a constaté que les habitants vivaient dans une extrême pauvreté, avec beaucoup de personnes qui mouraient de faim dans un petit village. À son retour au Canada, il était indigné par les inégalités du système, où certains gaspillaient de la nourriture tandis que d’autres mouraient de faim. Développement et Paix ― Caritas Canada venait d’être créée à l’époque, et Michel Lacroix a décidé de s’engager auprès de cette organisation.

Ensuite, il s’est joint à l’organisation en tant qu’employé. Au cours de ses 21 années de carrière au sein de Développement et Paix ― Caritas Canada, il a contribué à de nombreux projets, notamment dans le monde arabe. Au fil de son parcours, il a compris que bien que nous soyons conscients des injustices et des problèmes dans le monde, nous ne pouvons réellement les comprendre sans les avoir vus de nos propres yeux. C’est pourquoi le rêve de Michel Lacroix pour l’organisation est d’envoyer davantage de membres dans les pays du Sud pour qu’ils puissent réellement saisir ce qui se passe.

De nos jours, prêtre à la retraite, Michel Lacroix écrit des livres sur ses nombreux voyages et organise des activités de collecte de fonds pour l’organisation, notamment en donnant des conférences sur ses expériences et découvertes touristiques.

Un mouvement qui éduque

Reine Patricia (à gauche) a été informée des motivations des membres par Andrée Turgeon (à droite) du conseil diocésain de Saint-Jérôme–Mont-Laurier.

Mme Andrée Turgeon, aujourd’hui à la retraite, a découvert Développement et Paix ― Caritas Canada lors d’une formation liturgique en 1990. Marcelle Sinclair, qui était animatrice, était allée leur parler des missions et des valeurs de l’organisation. Depuis ce moment, Andrée est tombée en amour avec le mouvement. Elle a commencé à s’impliquer en accueillant des invités du Sud pour des activités éducatives et de collecte de fonds.

Au cours de son engagement, une question l’a profondément touchée : « Pourquoi aider les gens du Sud alors qu’il y a des pauvres ici ? » Elle se rappelle alors d’une des campagnes de l’organisation « Qui nourrit qui ? » (en 1987) qui lui a fait comprendre que notre confort est en partie dû aux ressources extérieures. C’est cette raison qui la pousse à rester fidèle au mouvement, car c’est une organisation qui forme et transforme les individus. L’organisation ne se contente pas d’apporter une aide matérielle, mais elle se distingue par son aspect éducatif profond.

Andrée souhaiterait que l’organisation développe des moyens plus créatifs pour sensibiliser les gens sur ces réalités, notamment en utilisant moins de texte et davantage de communication visuelle. Actuellement, Andrée est membre du conseil diocésain de Développement et Paix ― Caritas Canada dans le diocèse de Saint-Jérôme–Mont-Laurier. Parmi ses autres activités, elle produit et vend des pizzelles pour collecter des fonds en faveur de l’organisation.

Ton mouvement, ton histoire

Pour terminer, je voudrais inviter les jeunes du secondaire qui liront cet article à nous partager leurs témoignages. Connais-tu Développement et Paix ― Caritas Canada ? Connais-tu des personnes qui sont membres du mouvement ?

Si la réponse à ces questions est « oui », veux-tu leur demander ce qui les motive et écrire un petit article comme celui-ci ?

Si la réponse est « non », veux-tu faire une petite recherche, t’informer sur cet organisme, et faire un petit article qui explique ce que ça t’inspire ?

Envoie ton texte à Emily Bowman-Lukasik, agente de programmation jeunesse, à l’adresse suivante : Emily.Lukasik@devp.org.

Merci et au plaisir de te lire !

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