Photo : Pavel Martiarena
Les partenaires de Développement et Paix — Caritas Canada jouent un rôle crucial à l’Assemblée spéciale du Synode des Évêques pour l’Amazonie qui se déroule au Vatican du 6 au 27 octobre 2019. Dans le cadre de ce Synode, des membres du clergé, des représentantes et représentants autochtones ainsi que des organisations communautaires réfléchissent à la façon dont l’Église peut se mobiliser face aux problèmes écologiques et sociaux urgents qui affectent l’Amazonie.
« Plusieurs leaders religieux qui ont été de proches alliés de Développement et Paix — Caritas Canada sont maintenant au cœur de ce Synode panamazonien », déclare Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix — Caritas Canada. Parmi les personnes qui seront présentes au Synode, on retrouve le président des délégués, le cardinal Pedro Barreto (Pérou); une consultante théologique, Sœur Mary John Mananzan (Philippines); le secrétaire spécial, Mgr David Martinez (Pérou); et un membre élu par l’Union des supérieurs généraux, le Père Dario Bossi (Brésil). La directrice des communications de Développement et Paix, Kelly Di Domenico ainsi que Mary Durran, chargée de programmes pour l’Amérique latine, participeront aussi aux séminaires et ateliers organisés par diverses organisations communautaires et confessionnelles autour du Synode.
Le Synode s’inspire de l’encyclique Laudato Si’ parue en 2015, dans laquelle le pape François déplore la destruction sociale et écologique causée par le consumérisme et le développement effrénés, et propose une approche spirituelle de relation responsable avec l’environnement. Pour rédiger cette encyclique, le Saint-Père a sollicité les contributions de plusieurs partenaires de Développement et Paix sur les tribulations vécues par les communautés vulnérables du bassin amazonien : dégradation environnementale, accaparement des terres, violations des droits humains et autres enjeux sociaux.
Plus récemment, Développement et Paix a aussi contribué à impliquer les communautés les plus démunies et marginalisées dans les consultations préparatoires au Synode. Grâce à notre soutien technique et financier, certains partenaires ont pu sillonner le bassin amazonien pour recueillir des témoignages, animer des ateliers, faire de la formation, rencontrer des leaders religieux et impliquer les médias. Ce sont : la Red Eclesial Pan-Amazônica (le Réseau ecclésial panamazonien), la Comissão Pastoral da Terra (la Commission pastorale de la terre), le Conselho Indigenista Missionário (le Conseil Missionaire indigène), Justiça nos Trilhos (Justice sur les rails), Iglesias y Minería (l’Église et l’exploitation minière), le Centro Amazónico de Antropología y Aplicación Práctica (le Centre amazonien d’anthropologie et d’application pratique), et l’Instituto Bartolomé de las Casas (l’Institut Bartolomé de las Casas).
Ces organisations réputées ont aidé le Vatican à comprendre et à intégrer dans la réflexion du Synode les injustices que connaissent les personnes pauvres d’Amazonie, mais aussi le rôle qu’y jouent les consommateurs des pays occidentaux par leur demande effrénée de pétrole, de minerais, de bois, de viande, de soja et autres commodités pour lesquelles les exploiteurs usurpent les terres, détruisent les forêts tropicales, déplacent des communautés et vont même jusqu’à tuer.
Pour contrebalancer ce côté sombre, nos partenaires ont aussi permis au Synode de reconnaitre et de construire sur la force et l’optimisme des peuples autochtones et traditionnels de l’Amazonie, qui, pendant des siècles, ont été les gardiens de la forêt et qui, grâce à leurs actions créatives de coopération, ont pu résister à l’oppression, se tenir debout face à des gouvernements hostiles, défendre leurs droits, préserver leurs terres, leurs voies navigables et leurs forêts.
Le Synode est donc enrichi par les savoirs pratiques, émotionnels et spirituels des peuples qui sont sur la ligne de front de la crise écologique. Même s’il concerne au premier chef la région panamazonienne, ce Synode aborde des enjeux globaux particulièrement pertinents pour les zones écologiques sensibles de la République démocratique du Congo, de l’Indonésie et du Canada, où les communautés pauvres et les communautés autochtones portent le poids des changements climatiques causés par les économies centrées sur l’extractivisme et le consumérisme.
« Nous sommes à la fois humbles et fiers de notre rôle dans ce synode panamazonien », souligne Serge Langlois avant d’ajouter que, « nous avons aidé nos partenaires à recueillir les témoignages des défenseurs de l’Amazonie pour les transmettre au Vatican. Grâce à eux, le Synode peut répondre « au cri de la terre et au cri des pauvres » comme le souhaitait le pape François ». De plus, « Ce travail de préparation du synode a aussi inspiré notre campagne en cours, Pour notre maison commune, qui invite les Canadiennes et les Canadiens à protéger les communautés menacées à cause de leurs luttes pour la protection de la forêt amazonienne ».