Située aux confins de l’Afrique et de l’Europe, et en région MONA (Moyen-Orient Nord Afrique), la Tunisie connaît de profondes transformations depuis 2011, notamment, l’effondrement du régime dictatorial de Ben Ali à l’issue de grandes révoltes populaires pacifistes réclamant davantage de libertés et une amélioration de la situation économique, ainsi que l’adoption de la nouvelle constitution du pays et la tenue des premières élections législatives et présidentielles libres et démocratiques en 2014 . Les premières élections municipales démocratiques se sont déroulées en 2018.
La Tunisie a joué un rôle précurseur et a eu un effet d’entraînement sur la volonté démocratique s’exprimant dans plusieurs pays arabes lors des printemps arabes de 2011.
En 2019, Ennahda, un parti créé d’après un mouvement historique d’islamisme modéré, devient la première force politique à l’Assemblée des représentants du peuple et six autres partis se partagent les sièges restants. Cependant, lorsque le candidat proposé pour le poste de premier ministre par Ennahda n’a pas réussi à obtenir la confiance d’une majorité de députés, de fortes tensions politiques et une crise institutionnelle sont arrivées. Actuellement, la Tunisie connaît un recul démocratique et un retour à l’autocratie. En 2021, le président Kaïs Saïed proclame l’exception constitutionnelle qui lui confère des pouvoirs élargis. Il suspend en même temps l’Assemblée des représentants du peuple et prend l’initiative d’un nouveau processus institutionnel : une nouvelle constitution, restrictive, est approuvée par référendum en juillet 2022, les élections législatives successives faisant état d’une participation des plus faibles.
Depuis sa révolution de 2011, le pays jouit d’une visibilité internationale accrue. L’État tunisien préserve de bonnes relations avec ses voisins maghrébins. Ils partagent notamment un objectif commun en matière de lutte contre le terrorisme. La Tunisie développe une nouvelle stratégie diplomatique en Afrique et au Moyen-Orient, tout en renforçant son ancrage euro-méditerranéen. L’Union européenne est un partenaire privilégié de la Tunisie et de loin son principal partenaire économique. Après la pandémie de COVID-19, l’industrie touristique a énormément souffert, la Tunisie a accru le besoin de financement et s’est alors tournée vers ses bailleurs traditionnels dont le Canada.
Plusieurs secteurs de l’économie tunisienne, spécialement l’agriculture, ont besoin d’être modernisés et optimisés. Les bailleurs promeuvent les réformes libérales face à un président considéré comme autocratique par une large proportion de la population. Cette situation alimente les crises sociales et converti le pays dans le théâtre de nombreuses manifestations aux motifs principalement économiques et démocratiques.
La société tunisienne fait également face à une grande crise d’émigration vers l’Europe, depuis le Nord-est, le Grand Tunis, et le Centre-est. Une personne expatriée sur trois a un niveau d’éducation supérieur (médecins, ingénieurs) celles qui n’ont aucun niveau d’éducation sont largement minoritaires (3%). Cette tendance s’est accentuée durant les dernières années. Selon les ONG locales, la Tunisie compte, par ailleurs, autour de 40 000 personnes migrantes subsahariennes, une population qui fournit une main-d’œuvre peu chère et consommatrice dont tout le monde profite et, même souvent, abuse car leur travail irrégulier sur le territoire était toléré par l’État tunisien. Cependant, en 2023, les discours populaires haineux à l’encontre des personnes migrantes subsahariennes ont pris une nouvelle ampleur, jusqu’au plus haut sommet de l’État, encouragés par la montée du Parti nationaliste tunisien. Actuellement la répression contre les personnes en situation irrégulière a franchi un nouveau cap; des centaines de personnes sont renvoyées de force, démunies, dans les zones désertiques à la frontière avec l’Algérie et la Libye.
La Tunisie n’est pas non plus épargnée face aux changements climatiques. Ceux-ci ont pour conséquence des sécheresses exacerbées et l’accentuation de la disparition des oasis dans des territoires. Il s’ajoute à cela la mauvaise gestion, autant publique que privée, le plus souvent à court terme ou corrompue et polluante des ressources naturelles tunisiennes.
Développement et Paix – Caritas Canada accompagne les populations confrontées aux changements structurels, à la paupérisation et à l’exclusion en Tunisie depuis dix ans. Nous soutenons le droit à l’information, la participation démocratique, les droits économiques, sociaux et environnementaux, ainsi que l’accès à l’eau et à la souveraineté alimentaire, en appuyant les organisations de la société civile tunisienne qui ont développé des expertises spécifiques dans ces domaines.
Notre travail s’articule autour de deux axes:
Nous surveillerons de près l’impact du contexte politique en Tunisie sur nos partenaires. Avec nos alliés au Canada et au sein du réseau de la CIDSE, nous élaborerons une réponse appropriée en matière de plaidoyer.
Nous continuerons à travailler avec Caritas Internationalis pour soutenir ses associations membres qui se consacrent notamment à la défense des droits des personnes migrantes au Maghreb, en Afrique, en Europe et en région MONA.
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