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Notre action au Bangladesh

Notre action au Bangladesh

La situation

Le Bangladesh est une nation d’Asie du Sud presque entièrement bordée par l’Inde, à l’exception d’une petite frontière avec la Birmanie (Myanmar) à l’extrême sud-est (division de Chattogram). C’est l’un des pays les plus pauvres du monde. Caractérisé par de grandes inégalités au sein de sa propre population, le Bangladesh a également vu sa croissance économique ralentie à cause de nombreuses catastrophes naturelles récurrentes. Le pays est régulièrement frappé par des cyclones et, chaque année, plus de la moitié de son territoire est submergée par les eaux qui détruisent les cultures dans les campagnes, engloutissent les maisons et tuent le bétail. Cox’s Bazar, un district de la division de Chattogram, est parmi les plus vulnérables aux cyclones de mousson et présente des zones localisées d’extrême pauvreté.

Entre août 2017 et août 2018, plus de 830 000 Rohingyas du Myanmar voisin ont fui les persécutions des forces armées de l’État. Ils ont entrepris le périlleux voyage vers le Bangladesh, portant le nombre de réfugié·e·s dans ce pays à près d’un million. Beaucoup de ces personnes ont été installées dans des camps temporaires autour de Cox’s Bazar. Dans ces camps, les enfants sont exposés à des risques graves qui nécessitent une protection, notamment la négligence, la maltraitance, le mariage et le travail des enfants ainsi que la traite des êtres humains. Les filles sont particulièrement touchées par les mariages précoces ou forcés et les abus sexuels, tandis que les garçons sont davantage exposés au travail des enfants, à l’exploitation et à la traite des êtres humains.

Les personnes réfugiées sont restées sur place pendant les cinq dernières années, dépendant de l’aide humanitaire. Étant donné que leur acceptation et leur statut officiel au Bangladesh sont temporaires et compte tenu des événements politiques au Myanmar, notamment le coup d’État militaire de 2021, il ne semble pas y avoir de solution durable en vue pour les Rohingyas. La vie et les moyens de subsistance des communautés d’accueil bangladaises sont fortement affectés par la crise, car elles sont en concurrence avec les réfugié·e·s pour les ressources et la main-d’œuvre.

Notre travail au Bangladesh

Le partenaire local de Développement et Paix – Caritas Canada a été l’un des premiers acteurs humanitaires à répondre à la crise des Rohingyas en 2017 et n’a cessé de répondre aux besoins d’urgence des réfugié·e·s rohingyas depuis. Les abris temporaires ont été remplacés par des structures semi-permanentes conçues, conformément aux recommandations des personnes réfugiées, pour être plus confortables, durables et résistantes aux intempéries. Une réponse globale a également été conçue pour aider les familles d’accueil bangladaises en situation de vulnérabilité, en particulier les ménages dirigés par des femmes, à entrer sur le marché du travail grâce à une combinaison d’initiatives “argent contre travail”, de formations à l’agriculture et au jardinage domestique, ainsi que de formations et du soutien au développement de petites entreprises. Outre l’augmentation de la production alimentaire, de la nutrition et des revenus des ménages, ces activités ont permis de restaurer l’environnement endommagé, de renforcer la confiance des gens et d’encourager la solidarité entre les communautés de personnes réfugiées et d’accueil.

Grâce au financement d’Affaires mondiales Canada et à notre soutien, notre partenaire fournit aux personnes réfugiées de la formation et des matériaux pour la construction d’abris. Cela leur permet de construire des abris plus résistants aux intempéries et aux incendies, mieux adaptés aux besoins des sous-groupes en situation de vulnérabilité. Par exemple, en tenant compte des besoins des femmes, les abris disposent d’une meilleure ventilation, de plus d’espace pour la cuisine et de plus d’espaces de bain privés. Des sols plus réguliers, des rampes, des mains courantes et des entrées plus larges rendent également les abris plus accessibles et plus conviviaux pour les personnes vivant avec un handicap. Une approche inclusive place les réfugié·e·s au centre de l’aide. Elle leur permet de mieux faire face aux chocs futurs tout en garantissant la durabilité, la qualité et l’appropriation des infrastructures.

La scolarisation formelle n’étant pas autorisée au-delà de la troisième année dans les camps de réfugié·e·s, il risque d’y avoir une “génération perdue” d’enfants rohingyas. Pour atténuer ce risque, notre partenaire fournit un environnement sûr et favorable à l’apprentissage dans trois centres polyvalents pour enfants et adolescents dans les camps. Ces centres offrent des espaces de loisirs et de jeux ouverts à tous les enfants, proposent une éducation préscolaire pour les enfants de 4 à 12 ans, ainsi qu’un programme de préparation à la vie active pour les adolescents de 12 à 18 ans. Les membres de la communauté sont formés à l’éducation parentale sur des sujets tels que les droits de l’enfant, la non-violence, la consolidation de la paix, la participation et le leadership, afin d’accroître leur capacité à répondre aux besoins des enfants en situation de vulnérabilité. Ils sont également formés à la détection de la détresse et des abus et à l’orientation rapide vers des services, en particulier, des services de santé mentale pour les filles, les garçons et les personnes qui s’occupent d’eux.

Quelle est la prochaine étape de notre travail ?

L’approche de Développement et Paix – Caritas Canada reconnaît l’interconnexion continue entre les situations d’urgence et le développement à long terme, afin de contribuer à un changement durable. Nous nous efforçons de trouver des solutions à long terme et de briser le cycle de la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire en renforçant la résilience au niveau communautaire. Par conséquent, notre réponse continuera à favoriser les initiatives qui servent d’étape initiale pour l’autonomisation à plus long terme des communautés. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’obtenir un engagement local fort et des partenariats locaux efficaces, et de soutenir les capacités des structures et systèmes locaux par le renforcement des capacités, la coordination et la mobilisation des ressources.