Le Jardin de l’esprit de Toronto : un lieu d’histoire, d’hommage et de guérison

Par Keith Gauntlett, ancien membre du conseil national

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Le jardin de l’esprit comprend une sculpture en acier inoxydable d’un canoë de voyageur réalisée par l’artiste métisse Tannis Nielsen. (Michael Swan)

Le 30 septembre, Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada, j’ai eu le privilège d’être parmi les centaines de personnes rassemblées à côté de l’hôtel de ville de Toronto pour l’inauguration du Jardin de l’esprit.

Ce nouveau monument commémore les personnes des Premières nations, les Inuits et les Métis qui ont survécu aux pensionnats canadiens, leurs familles et leurs communautés, ainsi que les enfants qui ne sont jamais revenus des pensionnats. Il s’agit d’une installation permanente qui s’étend sur une surface de 19 250 pieds carrés à l’angle sud-ouest de Nathan Phillips Square, la place urbaine la plus emblématique de Toronto.

Le Jardin de l’esprit a été créé en réponse au 82e appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada :

« Nous demandons au gouvernement fédéral, en collaboration avec les survivants et leurs organisations de même qu’avec les autres parties à la Convention de règlement, de commander un monument national sur les pensionnats et de l’installer de manière à ce qu’il soit accessible au public et très visible dans chaque capitale, et ce, pour honorer les survivants et tous les enfants qu’ont perdus les familles et les collectivités concernées. »

Le Jardin de l’esprit a parlé à mon esprit

Le Toronto Council Fire Native Cultural Centre (voir site Web en anglais) a dirigé le projet du Jardin de l’esprit. Le groupe de travail sur les relations réparatrices (RRWG pour son acronyme anglais), coprésidé par Andrea Chisholm de Council Fire et, jusqu’à récemment, par le révérend Brian McIntosh, pasteur retraité de l’Église Unie, a apporté son soutien à la direction du projet.

Membre de longue date de Développement et Paix – Caritas Canada (DPCC), j’ai eu l’honneur d’être le premier membre catholique du RRWG. En tant que descendant d’un colon, j’ai participé à ses travaux au cours des dix dernières années. Deux autres catholiques m’ont rejoint au sein du RRWG : le père Bert Folio, SJ, et Jack Panozzo, un ancien membre du personnel du DPCC.

Le Père Bert, qui a servi à Wikwemikong et M’Chigeeng sur l’île Manitoulin, est depuis quatre ans en poste au Martyr’s Shrine à Midland, en Ontario, et sert les populations autochtones de l’île Christian. Après avoir quitté DPCC, M. Panozzo a été pendant de nombreuses années chargé de projet pour la justice sociale et la défense des droits au bureau de Catholic Charities de l’archidiocèse de Toronto.

Pour ma part, je ne saurais trop insister sur l’estime et le respect que j’ai pour Council Fire, son personnel et tout ce qu’il fait. Il assure le leadership autochtone dans la ville à bien des égards, notamment en dirigeant et en encadrant le projet du Jardin de l’esprit. En tant que membre de DPCC, je me dis : « C’était dans mon ADN de soutenir Council Fire et le projet du Jardin de l’esprit ».

Un monument vivant et pédagogique

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Les noms des 17 pensionnats d’Ontario sont inscrits sur un mur du Jardin de l’esprit. (Michael Doucet)
Spirit Garden John Keeshig Jardin de l'esprit John Keeshig
Le gardien du savoir anichinabé, John Keeshig Maya-waasige, raconte une histoire dans pavillon d’apprentissage. (Michael Swan)

À l’avenir, le Jardin de l’esprit sera un lieu de rassemblement important pour l’enseignement, l’apprentissage, la guérison, le partage, la contemplation, la célébration et les cérémonies. Façonné par les peuples autochtones, il servira de creuset à l’éducation et à l’établissement de relations avec l’ensemble de la communauté torontoise.

Au centre se trouve une sculpture de tortue en pierre calcaire de 10 tonnes, conçue par Solomon King, artiste anichinabé et membre de la Première nation Neyaashiinigmiing, dans la péninsule de Bruce. Près de la sculpture, les 17 pensionnats qui ont fonctionné en Ontario sont identifiés.

Le jardin comprend également un canoë voyageur en acier inoxydable conçu par l’artiste métis Tannis Nielsen ; un Inuksuk de cinq pieds de haut conçu par l’artiste inuit Henry Kudluk ; un jardin des Trois Sœurs, dans lequel des haricots, des courges et du maïs sont cultivés selon une pratique agroécologique traditionnelle ; un panneau des Trois Sœurs conçu par l’artiste Raymond Skye des nations Tuscarora et Seneca ; une allée de Wampum à deux rangs, qui commémore une première tentative d’établir l’amitié entre les peuples autochtones et les colons ; et un bassin de réflexion.

Un élément principal du Jardin de l’esprit est un pavillon d’apprentissage où, selon le gardien du savoir anichinabé et concepteur du pavillon, John Keeshig Maya-waasige, de la Première nation Neyaashiinigmiing, « les personnes non autochtones peuvent venir pour comprendre les peuples qui étaient ici avant leur arrivée ».

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