Un pour cent de l’humanité fuit les conflits et la persécution.
Voilà le triste constat du rapport Tendances mondiales sur le déplacement forcé publié par le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, juste avant la Journée mondiale des réfugiés qui a lieu le 20 juin.
Plus de la moitié des 79,5 millions de personnes déplacées de force le sont dans leur propre pays, et 26 millions sont réfugiées dans d’autres pays. 68 % des personnes réfugiées proviennent de cinq pays seulement : la Syrie, le Venezuela, l’Afghanistan, le Soudan du Sud et la Birmanie.
Avec le soutien d’Affaires mondiales Canada, et grâce à un nouveau fond de solidarité COVID de 600 000 $, Développement et Paix — Caritas Canada dessert plusieurs de ces populations déplacées alors que la pandémie actuelle fait en sorte qu’il leur est plus difficile de rester en bonne santé, de gagner leur vie, d’accéder à des services et de trouver des espaces sûrs.
Grâce à un projet d’un million de dollars sur une période d’un an, notre partenaire Caritas Bangladesh aidera 8 200 réfugiés rohingyas à concevoir et construire de meilleurs abris et infrastructures dans leurs camps de réfugiés. Ce travail, essentiel pour la sécurité et la dignité des personnes, doit maintenant composer avec les aléas du climat et du virus.
Le fait d’avoir échappé de justesse au cyclone Amphan le mois dernier a montré la vulnérabilité du camp. L’imperméabilisation des abris ayant été interrompue par le confinement dû à la pandémie, Caritas Bangladesh doit se préparer à une action d’urgence si une tempête de mousson se produisait.
Le district de Cox’s Bazar ayant été déclaré zone rouge de COVID-19, les mouvements internes, comme les mouvements entrants et sortants des camps de réfugiés, sont extrêmement restreints. Un centre communautaire de Caritas Bangladesh sert maintenant de zone d’isolement pour les cas de COVID-19. Les conditions semblent réunies pour une éclosion, ce qui aurait des conséquences désastreuses.
Pour éviter la contagion, Caritas Bangladesh distribue des masques et des fournitures d’hygiène et diffuse des informations pour la prévention de la pandémie. Ils sensibilisent la population afin de combattre la désinformation et la stigmatisation associée à la COVID-19.
Une contribution du nouveau fonds de solidarité COVID de Développement et Paix aidera Caritas Bangladesh à accorder des subventions en argent à 300 familles parmi les plus pauvres. On accordera une attention spéciale aux besoins des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap, que les désavantages préexistants rendent encore plus vulnérables aux difficultés liées à la pandémie.
Syrie
Une subvention de 2 millions de dollars d’Affaires mondiales Canada aidera notre partenaire Jesuit Refugee Service (JRS) qui fournit des soins de santé primaires et spécialisés à plus de 22 000 personnes déplacées internes à Alep, en Syrie. Grâce à des contributions de notre fonds de solidarité COVID, JRS et d’autres partenaires pourront fournir des soins de santé reliés à la pandémie aux réfugiés syriens, en Jordanie et au Liban.
Le confinement est allégé graduellement en Syrie, mais la pandémie de COVID-19 a entraîné une inflation massive dans son sillage. Cela rend la vie encore plus difficile pour une population déjà appauvrie par près d’une décennie de conflits.
Les prix de la nourriture ont augmenté de 300 % et les coûts de logement de 40 %. Les chirurgies coûtent maintenant trois fois ce qu’elles coûtaient quelques mois plus tôt, et les médicaments spécialisés sont cinq fois plus chers. Le coût des services de laboratoire, de radiologie et les fournitures d’hygiène ont augmenté de 150 à 200 %.
Les graves pénuries qui en résultent, les perturbations, et la pression financière compliquent énormément la relance post pandémie. On craint aussi que les sanctions prévues par la nouvelle loi américaine César, malgré ses exceptions pour l’aide humanitaire, ne viennent encore contraindre les actions d’urgence.
Venezuela
Notre partenaire, le Secrétariat national de la pastorale sociale – Caritas Colombie utilisera la contribution de 900 000 $ d’Affaires mondiales Canada pour offrir une gamme de services aux réfugiés vénézuéliens en Colombie.
La COVID-19 ajoute beaucoup de difficultés aux personnes ayant fui les perturbations économiques et politiques au Venezuela. Leur désir de retour a été contrecarré par la pandémie. Ceux qui peuvent revenir risquent de ramener le coronavirus de pays comme le Brésil, l’Équateur et le Pérou, où les taux d’infection sont élevés. Ils sont donc stigmatisés comme vecteurs de la maladie.
Plusieurs Vénézuéliennes et Vénézuéliens traversent la frontière de la Colombie presque chaque jour pour occuper des emplois temporaires, s’approvisionner en biens essentiels ou se mettre en sécurité. La pandémie a fermé les frontières et freiné la mobilité des Vénézuéliens dans la région. Cela a laissé des centaines de milliers d’entre eux coincés dans des camps surpeuplés en Colombie, et rendu le travail de Caritas Colombie encore plus urgent et pertinent.
Leurs services d’hébergement, de nutrition, de santé physique et psychologique sont d’une importance vitale pour le nombre croissant d’enfants, de femmes, dont plusieurs sont enceintes ou allaitantes, qui finissent dans les rues. Les services d’hébergement aident les personnes atteintes de la COVID-19 à se mettre en quarantaine de façon sécuritaire. Caritas Colombie fournit aussi de l’information pour la prévention de la pandémie et des produits d’hygiène pour les réfugiés.
Les conseils juridiques de Caritas Colombie aident plusieurs réfugiés à comprendre et à faire valoir leurs droits, à se battre contre des évictions injustes ou illégales et à se prévaloir des services du gouvernement liés à la COVID. Lorsque le confinement sera allégé, les personnes réfugiées recevront aussi des bons de transport pour les aider à chercher ailleurs de meilleures opportunités.
Partout dans le monde, nos partenaires découvrent que soutenir les communautés marginalisées, une tâche difficile dans le meilleur des cas, devient un véritable défi en ces temps de pandémie. Pour eux, votre solidarité et votre générosité sont aujourd’hui plus importantes que jamais.