Par Jason Cegayle, animateur pour le Manitoba et Thunder Bay
La 38e édition des Journées mondiales de la jeunesse s’est tenue à Lisbonne, au Portugal, du 1er au 6 août 2023. Cet événement, créé par le pape Jean-Paul II, s’est tenu pour la première fois à Rome en 1985. C’est l’occasion pour les jeunes catholiques du monde entier de célébrer leur foi et sa diversité par la prière, l’adoration et la camaraderie. Comme d’autres personnes participantes à ce rassemblement international de jeunes, j’ai pris part à un émouvant voyage de la foi qui s’est achevé par une veillée nocturne en plein air et une messe de clôture présidée par le pape François. Voici quelques-unes de mes réflexions.
Les dictionnaires définissent le mot « pèlerinage » comme un « voyage », en particulier en terre étrangère, entrepris pour la foi. Pour les 1,5 million de pèlerines et pèlerins qui y sont venus, les Journées mondiales de la Jeunesse ont été un véritable voyage de foi, un moment de rencontre et de célébration de la jeunesse catholique. Les personnes participantes se sont préparées à cet événement pendant un an, apportant leurs fardeaux, leurs difficultés, leurs joies et leurs espoirs pour l’Église d’aujourd’hui.
Le thème des Journées mondiales de la jeunesse 2023 (JMJ 2023), dérivé de la Visitation de Marie et d’Élisabeth telle qu’elle est présentée dans l’Évangile selon Luc, était « Marie se leva et s’en alla en hâte » (Luc 1, 39).
Présidant la messe d’ouverture, le patriarche de Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, a précisé que
« la hâte est différente ; il s’agit de partager ce qui nous porte déjà en avant. C’est pourquoi il s’agit d’une urgence sereine et sans piétinement. Comment es-tu arrivé·e ici et comment seras-tu ici, en apportant aux autres ce qui t’a apporté·e ».
Les JMJ 2023 ont encouragé les jeunes à être des phares de charité les uns pour les autres, tout comme Marie, qui a porté le Christ dans son sein, et a voyagé pour accompagner et servir sa cousine Élisabeth enceinte.
Le début du voyage
Une marée de 5 000 pèlerines et pèlerins canadiens s’est rendue dans les villes et villages du Portugal pour une semaine préparatoire de « journées dans le diocèse ». Les diocèses locaux ont ouvert leurs portes et leurs cœurs aux personnes pèlerines et aux conférencières et conférenciers renommés du monde entier, leur faisant découvrir la culture portugaise et les accueillant dans la prière, l’adoration et la célébration, avant la célébration officielle des JMJ dans la capitale du pays.
J’ai eu l’occasion de participer avec 27 autres pèlerines et pèlerins de l’archidiocèse de Winnipeg et de Saint-Boniface. Nous avons été chaleureusement accueilli·e·s par le diocèse de l’Algarve à Portimão, une ville chaleureuse du sud surtout connue pour ses plages dorées. Le Chemin Neuf, une communauté charismatique catholique animée d’un esprit œcuménique de fraternité, de service et de charité, nous a accompagné·e·s avec près de 4 000 autres personnes pèlerines de l’international, dans la prière et l’adoration.
J’ai particulièrement apprécié les réflexions sur le chemin de croix, qui ont permis de faire le lien entre la Passion de Notre Seigneur et la souffrance de nombreux jeunes aujourd’hui. Parmi les autres faits saillants, citons la rencontre avec le cardinal Luis Tagle, ancien président de Caritas Internationalis et ami de longue date de Développement et Paix ― Caritas Canada. S’adressant aux centaines de jeunes qui remplissaient l’église Igreja Matriz de Portimão, il a souligné l’importance de la vocation en tant qu’appel à approfondir notre relation avec Dieu.
Un autre visage familier était celui du cardinal canadien Michael Czerny, SJ, préfet du dicastère pour la promotion du développement humain intégral. Il a parlé du développement humain intégral à l’arène de Portimão. Plus tard, il a déclaré dans son homélie que « l’acte de venir aux Journées mondiales de la jeunesse est un acte de foi, d’espoir et d’amour ».
L’archevêque Richard Gagnon était également présent, ayant voyagé avec la délégation de Winnipeg. Il a donné une conférence sur l’amitié sociale au couvent Santa Teresa de Jesus de Cardine. L’ancien président de la Conférence des évêques catholiques du Canada a déclaré : « Dans les Évangiles, il nous est demandé de nous forcer à établir des relations les uns avec les autres afin de dépasser les frontières sociales ».
C’était vraiment stimulant d’entendre de nombreuses conversations et inspirations sur les thèmes de l’amitié fraternelle et sociale et de la protection de notre maison commune.
J’avais apporté le drapeau de Développement et Paix – Caritas Canada, que de nombreuses personnes ont reconnu parce qu’elles connaissaient Caritas Internationalis. Ce fut une bénédiction pour moi de pouvoir mettre en contact de nombreux jeunes avec leurs agences Caritas locales pour qu’ils s’impliquent et fassent du bénévolat. Il est incroyable qu’un petit drapeau violet puisse inspirer tant de gens à devenir des agent·e·s du changement social !
Le pèlerinage à Lisbonne
Depuis les plages ensoleillées de Portimão, il fallait deux heures d’autobus pour rejoindre le centre culturel de Lisbonne, ville hôte des JMJ. Tout au long de la semaine, les pèlerines et pèlerins ont pu participer à des ateliers sur divers sujets « à la carte ». Au kiosque de Caritas Internationalis, les participant·e·s ont appris sur les causes profondes de la pauvreté et l’impact des changements climatiques. Caritas Portugal a organisé une chasse au trésor interactive qui a aidé les gens à découvrir ce que les différents partenaires de Caritas font pour lutter contre les changements climatiques, et comment se solidariser avec eux.
Notre ancienne animatrice pour le sud-ouest de l’Ontario, Rebecca Rathbone était également présente. Elle est maintenant la responsable de Caritas Internationalis chargée de promouvoir le leadership des jeunes. Pour elle, « c’était extraordinaire d’avoir l’occasion de montrer au monde à quel point les jeunes sont essentiels à la mission de Caritas, et de partager et célébrer leurs contributions étonnantes à notre confédération chaque jour dans le monde entier ».
J’ai également rencontré plusieurs personnes représentantes de l’Institut Bartolomé de las Casas, dont le théologien José Luis. Cette organisation, partenaire de Développement et Paix – Caritas Canada au Pérou, aide les jeunes en situation de pauvreté à mettre leur foi en action par le biais d’une formation au leadership.
Le drapeau des pèlerines et pèlerins a finalement atteint sa destination : Campo de Graça, lieu de la veillée et de la messe de clôture avec le pape François. Le soir, les personnes participantes ont prié ensemble pendant l’adoration avec le pape François. Plus tard dans la nuit, nous avons regardé « The Letter », un documentaire sur les luttes de cinq jeunes contre le changement climatique. Le lendemain matin, nous avons été réveillés par la musique dynamique du « prêtre DJ » portugais, le père Guilherme Peixoto !
Pendant la fête de la Transfiguration, le pape François a exhorté les jeunes à tenir compte de l’appel de l’Évangile de ce dimanche : « Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé… écoutez-le ! » (Matthieu 17, 5).
Continuons à garder les jeunes dans nos pensées et nos prières alors qu’elles et ils se préparent à la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, qui aura lieu à Séoul, en Corée du Sud, en 2027.