Emmanuel Noël, agent de suivi des projets de Développement et Paix en Haïti, offre un aperçu du travail de nos partenaires en Haïti en réponse à la pandémie du coronavirus.
L’année 2019 a terminé le 31 décembre, mais a laissé derrière elle un « petit machin » qui poursuit sa course sur tous les continents et emporte jour après jour des centaines de morts dans le monde (754 948 personnes infectées et 36 571 décès au 1er avril 2020 selon l’Organisation mondiale de la santé).
Des milliers de personnes de tous âges, partout dans le monde, se retrouvent soit en quarantaine, en isolement ou en confinement dans leur propre maison. La plupart des activités se sont arrêtées ou du moins sont mises au ralenti : des entreprises, des lieux de loisirs, des églises, des écoles et des universités sont fermées. Beaucoup de personnes ne sont plus libres de leurs actions, pas même pour les grandes processions religieuses marquant le temps des carêmes et c’est un grand stress et une peur bleue qui envahissent les cœurs et les esprits des hommes et femmes de la planète.
Au 28 mars 2020, 15 cas ont été testés positifs officiellement en Haïti. La vie ne s’est pas arrêtée et les partenaires de terrain de Développement et Paix continuent de mener plusieurs activités dans leurs espaces d’intervention, avec certainement des restrictions. La plupart d’entre eux ont pu mettre en place des activités de sensibilisation de la population sur la COVID-19. Le principe de lavage des mains au savon et à l’eau chlorée préconisé par les autorités du pays a été respecté dans les bureaux de tous nos partenaires. À l’identification des deux premiers cas par les autorités nationales, le 19 mars dernier, chaque partenaire a su prendre des mesures pour réduire les contacts humains. Toutes les séances de formation prévues dans les différents projets ont été systématiquement annulées.
Le Mouvman Peyizan Papay a initié une activité pour fabriquer un produit de type désinfectant pour les mains et un calendrier spécial a été mis en place à leur bureau pour diminuer le nombre de personnes le fréquentant. La Radio a adopté une programmation spéciale en la circonstance pour sensibiliser les membres de la population du Plateau Central sur la pandémie.
Dans tous les bureaux régionaux de l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA), des activités de sensibilisation ont été organisées avec des petits groupes au sein de la population. Sous l’égide de l’équipe de réduction aux risques pour un développement durable (R2D2), ITECA a pu développer un plan de contingence pour répondre à la réalité du coronavirus dans le pays et continuer à conduire les activités de terrain jusqu’à présent. Pour le moment, les réunions et les échanges se tiennent par WhatsApp et Skype. Le personnel du bureau central ne va au bureau que sur demande expresse de la direction, mais les agents de terrain continuent de faire le travail d’encadrement des participants tout en évitant les grands rassemblements. La radio Tiboukan depuis l’annonce des deux premiers cas identifiés en Haïti, a mis en place une programmation spéciale avec un accent particulier sur la pandémie. Des autorités locales et d’autres professionnels de la santé sont régulièrement invités à prendre la parole pour parler du Coronavirus et des spots publicitaires de sensibilisation sont régulièrement diffusés sur les ondes de cette radio. L’équipe communication a produit des pamphlets de sensibilisation et l’administration a offert un kit spécial à tous les employés de l’institution pour les aider à se protéger du coronavirus.
La radio Ti-Boucan FM, est une radio communautaire installée au Centre de Formation d’ITECA à Gressier. Willard Vancol, 64 ans, originaire des Cayes, est le responsable des communications et le responsable de la radio Ti-Boucan FM à Gressier.
Les responsables de la Société d’animation et de communication sociale (SAKS) et Rezo Fanm Radyo Kominote Ayisyen (REFRAKA), maintiennent les contacts avec les membres des radios communautaires à travers des appels téléphoniques.
Le projet PROCLIMA poursuit les activités de distribution de plantules pour les jardins agro-forestiers. Les opérations de repiquage des plantules dans des jardins de légumes continuent également. Les actions sur le terrain sont maintenues, car les travaux agricoles entrepris n’ont pas regroupé beaucoup personnes en un même point. Les travaux se font généralement en petits groupes de planteurs et les espaces de travail des groupes sont bien éloignés les uns des autres.
Prucien Michella, 24 ans, est membre du comité de pilotage de PROCLIMA, composé à majorité par des femmes.
Les activités de la boulangerie des Jeunes acteurs créatifs pour une Haïti en action (JACHA) n’ont pas cessé, mais les dispositions spéciales pour recevoir les marchandes ont été prises en conséquence.
Jusqu’à présent les agents de l’Institut de Recherche et d’Appui Technique en Aménagement du Milieu (IRATAM) vont régulièrement sur le terrain pour assister les planteurs mais toutes les rencontres de formation sur les techniques agricoles ont été suspendues.
Les responsables du bureau central de Tèt Kolé ne vont pas sur le terrain, mais entrent en contact par téléphone avec les membres établis dans les différentes zones de travail.
Pour en savoir plus sur la programmation de Développement et Paix, vous pouvez consulter le rapport Haïti, 10 ans après le séisme.