Par Romina Acosta Bimbrera, conseillère en communications et relations publiques
Quinze ans de résilience
Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappé par un puissant tremblement de terre de magnitude 7 qui a fait plus de 220 000 victimes, quelque 300 000 personnes blessées et 1,5 million de sans-abri. Depuis 2010, la résilience de la population haïtienne a été mise à l’épreuve à plusieurs reprises par une succession de crises socio-économiques et l’arrivée de certaines catastrophes naturelles, comme des ouragans et des tremblements de terre.
Pour commémorer le 15e anniversaire du séisme, Développement et Paix – Caritas Canada recueille des fonds pour montrer notre solidarité avec le peuple haïtien qui fait face depuis un an à une violence démesurée de la part des gangs de rue.
Nous allouons simultanément une aide d’urgence de 100 000 $. Ce montant vient s’ajouter au soutien financier de 180 000 $ approuvé en juin 2024, visant à offrir un peu de répit à nos partenaires à travers quatre projets spécifiques.
Instabilité politique, violence et insécurité alimentaire
Malheureusement, l’instabilité politique et la violence se poursuivent et les besoins de la population continuent d’augmenter. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Au début, la plupart d’entre elles ont fui vers le sud pour échapper aux gangs qui se concentraient à Port-au-Prince. Aujourd’hui, la violence et les déplacements sont beaucoup plus répandus.
Un rapport de l’équipe d’analyse de crise de Mercy Corps en Haïti (disponible en anglais), met en lumière quatre défis majeurs liés à la violence des gangs et ses répercussions sur les systèmes alimentaires : la perturbation de la chaîne d’approvisionnement et l’inflation, les déplacements forcés et le stress économique, la perturbation de la production agricole et de l’utilisation des sols, et la fermeture imprévisible des aéroports et des principaux terminaux portuaires.
Plusieurs organisations font également l’état de la situation avec des chiffres marquants :
- 5,4 millions de personnes (plus de la moitié de la population) sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.
- 1,34 milliard de dollars sont nécessaires dans les deux prochaines années pour couvrir les besoins immédiats générés par la crise sécuritaire.
Soutien et accompagnement des personnes déplacées
Nos partenaires qui travaillent dans la péninsule sud d’Haïti constatent le flux constant de personnes déplacées qui fuient la violence à Port-au-Prince. Ces familles déplacées, souvent monoparentales, cherchent refuge chez de la parenté en région rurale.
Vos dons serviront à combler les besoins immédiats signalés par nos partenaires pour les personnes déplacées actuellement dans des communautés des départements du Sud et du Sud-est.
L’Institut de technologie et d’animation (ITECA) soutiendra 50 familles déplacées, et leurs familles d’accueil, dans la commune de Cavaillon. Notamment, il fournira :
- L’accès à une aide financière ;
- L’accompagnement dans la mise en place d’un petit élevage ;
- Des semences et de l’appui pour la préparation du terrain.
Pour sa part, Fanm Deside fournira de l’accompagnement et du soutien psychologique à 472 femmes déplacées et/ou survivantes de violences basées sur le genre et supportera 60 autres en situation de grande vulnérabilité à travers :
- Une grande rencontre de sensibilisation sur la protection des droits des femmes en contexte de crise ;
- La prise en charge des femmes et filles victimes de violence ;
- Des activités génératrices de revenus.
À l’occasion de la 15e commémoration du séisme, exprimons notre solidarité avec la population haïtienne et nos partenaires, tels qu’ITECA qui lancent un appel, car
« Ensemble, nous pouvons transformer cette commémoration en un moment d’espoir et de renouveau pour Haïti. »
