Entrer dans la saison de l’Avent (2e partie)

Lire la première partie de cette réflexion.

Avent 3 : Réjouissez-vous et chantez (Acte)

En ce troisième dimanche de l’Avent, le dimanche de la Gaude, nous allumons la bougie rose sur nos couronnes de l’Avent. Avec Marie, nous permettons à notre esprit de se réjouir en Dieu notre Sauveur. Nous nous réjouissons de la bonne nouvelle qui nous libère du joug de l’esclavage, qui libère les prisonniers et donne la vue aux aveugles. Nous chantons, car le Seigneur est proche.

Se réjouir est une attitude radicale. Elle va à l’encontre des preuves empiriques. Comment pouvons-nous nous réjouir au milieu d’une pandémie mondiale ? Comment pouvons-nous chanter quand, en effet, « le monde brûle » ? Pourtant, l’Écriture nous appelle à nous réjouir et à revendiquer une vérité plus profonde, une vérité selon laquelle Dieu n’abandonne pas le peuple de Dieu ; une vérité qui voit la puissance de Dieu renverser le statu quo et « combler les affamés de bonnes choses ». L’Esprit de Dieu souffle à travers le monde et bouleverse les ordres établis. C’est là que réside la cause de notre joie.

Fratelli Tutti invite toutes les personnes de bonne volonté à se joindre à ce mouvement de renversement des ordres établis. Nous sommes appelés à nous dépasser dans l’amour, voire dans l’ekstase, afin que nous puissions trouver une existence plus complète les uns dans les autres (FT, 88). Nous sommes appelés à inverser la logique du désespoir, la logique qui divise l’humanité en « nous » et « eux », qui place l’intérêt personnel et la préservation de soi au-dessus du bien commun. Tout en admettant que cette vision puisse paraître utopique, le pape François déclare que l’amour est capable de transcender les frontières. Un tel amour respecte nos identités individuelles et culturelles et est ouvert aux autres, dans toute leur riche diversité. Dans une telle vision, nous pouvons nous réjouir.

Développement et Paix — Caritas Canada nous a toujours donné la vision d’un monde dans lequel nous pouvons nous réjouir. Les images de nos amis et partenaires du Sud sont riches et variées. Ces images mettent en lumière la résilience et la créativité humaines. L’enseignement social catholique est fondé sur le concept de notre dignité humaine inhérente et partagée. Les histoires et les images de nos partenaires dans le monde entier sont un motif de réjouissance. En effet, dans leurs visages, le visage de Dieu est révélé.

En nous réjouissant et en chantant pendant cette troisième semaine de l’Avent, où allons-nous découvrir le visage de Dieu ? Dans quel coin caché de la création l’Esprit de Dieu se libère-t-il ?

Avent 4 : Accueillir et servir (Acte)

C’est la semaine des anges perplexes. L’ange Gabriel vient frapper à la porte de Marie avec une annonce des plus déroutantes. Elle, une vierge, portera un fils, mais pas n’importe lequel, un fils qui sera le sauveur du monde ! Nous avons tous entendu cette histoire un million de fois. Nous avons réfléchi au mouvement dans le propre cœur de Marie, comment elle passe de la perplexité à l’acceptation, de l’interrogation (Comment cela peut-il être ?) à l’action (Me voici, servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole). En permettant à l’Esprit Saint de s’emparer de sa vie, elle a le pouvoir de tendre la main à sa parente, Élisabeth, et de la servir. En accueillant le Fils de Dieu dans son sein, elle libère la puissance du salut sur la terre.

Je suis ici, la servante du Seigneur.

Ce qui était vrai il y a si longtemps reste vrai aujourd’hui. L’acte d’accueil va de pair avec les actes de service. Accueillir l’esprit de Dieu dans nos vies propulse notre militantisme. Le pape François, dans Fratelli Tutti, se montre très pratique sur ce point. Il appelle à « une meilleure politique » (Ch. 5) et décrit la politique comme « une noble vocation et une des plus hautes formes de charité, dans la mesure où elle recherche le bien commun » (FT, 180). Il proclame que le dialogue est le principal mécanisme de solidarité (Ch. 6). Il rejette la guerre et la peine de mort (Ch. 7). Il appelle les religions du monde à se rassembler pour proclamer un message d’espoir pour tous (Ch. 8). Des actions concrètes alimentées par des cœurs ouverts à l’amour accueillant et des imaginations prêtes à recevoir la visite des anges !

Les membres de Développement et Paix — Caritas Canada ont de tels cœurs, des cœurs qui accueillent l’Esprit de Dieu pour qu’il y habite. Ils ont une telle imagination, une imagination qui permet aux anges de proclamer une vision différente pour l’humanité. Leur activisme est alimenté par la foi, leur conviction est construite sur l’amour.

Alors que nous accueillons et servons durant cette quatrième semaine de l’Avent, comment allons-nous ouvrir nos cœurs à l’Esprit de Dieu ? Comment allons-nous ouvrir la porte aux coups des anges ? À quelle Élisabeth allons-nous tendre la main ? Comment allons-nous aider à libérer l’amour salvifique de Dieu sur le monde ?

Conclusion

L’Avent est ma saison préférée. Elle est remplie de riches appels et de témoignages convaincants de la puissance transformatrice de Dieu dans nos vies. Puisse cette période de l’Avent nous permettre de retrouver l’espoir, de voir Dieu dans nos sœurs et nos frères, et d’enflammer notre désir de justice fondée sur l’amour (caritas). Soyez tous bénis !

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