Depuis 2015, le Venezuela est plongé dans un marasme économique et est confronté à une importante crise sociale et politique. La chute drastique du prix du pétrole dont le pays tire plus de 90% de ses revenus, cumulée à une baisse des exportations, à un niveau de corruption élevé, ainsi que certaines sanctions commerciales et financières des États-Unis, ont entraîné une hyperinflation, l’effondrement du système de santé, des pénuries alimentaires, des coupures d’électricité et des troubles sociaux prolongés. Les pénuries alimentaires ont eu un impact particulièrement dévastateur sur les Vénézuéliennes et les Vénézuéliens, et notamment les enfants âgés de moins de 5 ans dont 22 % souffrent de malnutrition chronique.
Développement et Paix – Caritas Canada et la Banque canadienne de grains financent la mise en œuvre d’un nouveau projet d’assistance alimentaire de 500.000 dollars. Celui-ci permettra à 910 foyers, soit 3 640 personnes (dont 80% de femmes) de recevoir une aide financière sous la forme de transferts monétaires visant essentiellement à acheter de la nourriture. Ce projet d’une durée de six mois, mis en œuvre en partenariat avec Caritas Venezuela et Catholic Relief Services (CRS), permettra de rejoindre les populations les plus appauvries vivant dans le district de Caracas, mais aussi dans les États de Carabobo, Miranda, Vargas et Zulia.
« Développement et Paix – Caritas Canada suit la situation humanitaire au Venezuela depuis le début de la crise et apporte son soutien au peuple vénézuélien. La dégradation de la sécurité alimentaire dans le pays est extrêmement grave et préoccupante. Les enfants et les femmes sont particulièrement touchés. Face à la 2ème plus grande crise de migration forcée au monde après la crise Syrienne, en tant que chrétien, il est important de pouvoir nous montrer solidaire avec les personnes les plus vulnérables qui vivent au Venezuela et dans la région », déclare Stéphane Vinhas, Coordonnateur humanitaire à Développement et Paix – Caritas Canada.
La crise au Venezuela en chiffres
4 millions de personnes
ont fui leur pays, soit environ 12,5% de la population;
1 370 000% taux d’inflation,
a entraîné une crise économique qui affecte le pouvoir d’achat des ménages et les opportunités d’emploi
10 kilos perdus
en moyenne, par chaque Vénézuélienne et Vénézuélien au cours de la dernière année
(Sources: Nations Unies, FMI, Caritas)
Migration forcée
L’hyperinflation a éteint la classe moyenne au Venezuela, pays qui compte désormais 87% de sa population au-dessous du seuil de pauvreté. Cette situation a aggravé la violence et la criminalité interne et provoqué une vague migratoire massive, la plus importante de l’histoire de l’Amérique latine.
Dans un rapport rendu public en juin dernier, les Nations Unies estiment que plus de 4 millions de personnes ont fui le Venezuela depuis la fin de 2015. La majorité des personnes se sont réfugiées en Amérique latine et dans les Caraïbes. La Colombie héberge le plus grand nombre de personnes réfugiées en provenance du Venezuela, mais ces derniers ont également massivement fui vers l’Équateur et le Pérou.
Les besoins auxquels sont confrontés la population vénézuélienne dans leur pays et dans les pays voisins sont des plus importants. Face à une situation dont l’issue semble encore incertaine, Développement et Paix – Caritas Canada ainsi que ses partenaires sur place continueront d’évaluer la situation.