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La Concertation pour Haïti dénonce la menace grave d’une minière canadienne à la vie, à l’eau et à l’environnement en Haïti

Par Mary Durran, Marcela Escribano, Jean-Claude Icart et Amélie Nguyen, membres de la Concertation pour Haïti

Logo: Dialogue for Haiti Logo : Concertation pour Haïti

Cette déclaration, corédigée par notre responsable des programmes pour l’Amérique latine Mary Durran, a été publiée par la Concertation pour Haïti, un groupe d’organisations de la société civile et d’activistes basés au Québec dont le travail se concentre sur les droits de l’homme et le développement inclusif en Haïti. La CPH fait partie de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), une coalition de plus de 70 organisations qui comprend Développement et Paix ― Caritas Canada. Cette déclaration a été publiée hier sur le site Web de l’AQOCI et est reproduite ici avec permission.

Haiti landscape Paysage d’Haïti
Haïti est le pays d’Amérique latine le plus vulnérable aux effets du changement climatique. (Elodie Perriot/Secours Catholique)

Alors que les bandes armées continuent de consolider leur emprise sur Haïti et que la moitié de la population est confrontée à une famine aiguë, la Concertation pour Haïti (CPH) alerte le public sur le lancement imminent des opérations d’une mine d’or par une société canadienne. Cela représente une grave menace sur cette nation caribéenne pour de graves dommages environnementaux et une diminution de l’approvisionnement déjà précaire en eau du pays.

La société Unigold, cotée à la bourse de Toronto, devrait obtenir bientôt une licence pour exploiter la concession Candelones, également connue sous le nom de Neita Sur, située à Restauracion, dans la province de Dajabon, à la frontière d’Haïti. La concession contiendrait 2,25 millions d’onces d’or et le permis donnerait à Unigold le droit exclusif d’extraire des minéraux métalliques pendant 75 ans. En avril 2023, la demande avait été étudiée par la Direction dominicaine des mines et envoyée au ministère de l’Énergie et des mines avec une recommandation positive.

Barrick Gold a également annoncé qu’elle avait acquis 60 % des droits d’exploration pour une autre concession connue sous le nom de Neita Norte; Unigold détient les 40 % restants.

Selon Unigold, les opérations minières nécessiteront le captage initial de l’équivalent de 28 piscines olympiques (70 000 mètres cubes) d’eau. En moyenne, il faut 500 000 litres d’eau pour extraire et laver un kilogramme d’or.

La CPH se solidarise avec les organisations locales qui ont exprimé leur inquiétude quant à la pollution des rivières Massacre et Artibonite, partagées sur l’île d’Hispaniola, par les opérations minières qui utiliseront du cyanure pour extraire le minerai d’or. Ces deux rivières sont d’importantes sources d’irrigation pour le riz et d’autres cultures essentielles à la sécurité alimentaire d’Haïti.

« Le modèle minier extractiviste conduirait à la contamination de l’eau dont nous avons tous besoin pour vivre, en plus d’autres dommages causés à la population paysanne » ont déclaré les jésuites de la République dominicaine et d’Haïti dans une déclaration datant de septembre 2023, et ont décrit la mine comme une « menace sérieuse ».

Le 4 février dernier, un regroupement d’associations dominicaines de la région déclarait : « Nous nous opposerons à toute exploitation minière, même s’il nous faudra pour cela offrir notre sang à la Terre-mère, pour la vie des générations futures. »

Haïti est le pays le plus vulnérable aux impacts du changement climatique en Amérique latine. La plupart des Haïtiens vivant en milieu rural doivent parcourir de longues distances pour trouver de l’eau et seuls 43 % d’entre eux ont accès à l’eau potable. La déforestation liée à la pauvreté a dégradé les bassins versants et les écosystèmes.

La CPH estime que les impacts des activités de la Unigold, une société canadienne qui bénéficie du soutien du gouvernement canadien, sont incompatibles avec les efforts des projets de développement canadiens pour protéger l’environnement, particulièrement les réserves d’eau, et réduire les impacts du changement climatique.

Elle réitère son appel au Canada, lancé dans son rapport de 2016 sur l’exploitation minière en Haïti, d’assurer la reddition de compte des entreprises canadiennes opérant à l’étranger et lever les entraves juridiques existantes afin de permettre aux populations lésées par l’action des minières canadiennes dans les pays hôtes d’entamer des poursuites en justice au Canada.



Fondée en 1994, la Concertation pour Haïti (CPH) est un regroupement d’organisations de la société civile et de membres individuels du Québec qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien. La CPH essaie, de son mieux, d’accompagner la société civile haïtienne dans sa recherche de mieux-être, en œuvrant au niveau de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales, de la justice sociale, du développement solidaire et de la sensibilisation du public d’ici.



Contact
Stéphie-Rose Nyot Nyot
Responsable des communications, AQOCI
514-437-8575 poste 107
communications@aqoci.qc.ca

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