Dans une déclaration commune datée du 12 décembre 2023, les premiers ministres d’Australie, du Canada et de Nouvelle-Zélande ont appelé à un cessez-le-feu et à la paix à Gaza. Le 14 février 2024, ils ont réitéré cet appel, ajoutant qu’ils étaient « vivement préoccupés par les informations selon lesquelles Israël prévoit mener une offensive terrestre à Rafah », ce qui, ont-ils averti, « serait catastrophique ».
En tant que membres de la deuxième plus grande association humanitaire au monde, opérant dans plus de 160 pays, et en tant qu’organisations qui fournissent de l’aide à Gaza et en Cisjordanie depuis des décennies, nous, les agences Caritas d’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande, reconnaissons l’importance de ces déclarations et partageons le jugement des Premiers ministres.
Cependant un mois plus tard, nous constatons avec inquiétude qu’Israël ne tient pas compte de leur appel à « écouter… la communauté internationale » et que le sort de la population civile vulnérabilisée de Gaza s’aggrave rapidement.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies fait état de plus de 31 300 personnes tuées et de plus de 73 100 personnes blessées à Gaza. En outre, la famine est devenue un danger très réel. Déjà 27 personnes, dont 23 enfants, sont mortes de malnutrition et environ un demi-million de personnes sont confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire (voir rapport en anglais).
Dans ce contexte, nous exhortons le gouvernement australien à rétablir le financement de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), en accord avec les politiques du Canada et de la Nouvelle-Zélande (voir lettre en anglais).
Si la fourniture d’une aide à la population assiégée de Gaza par n’importe quel moyen est la bienvenue, nous nous accordons à dire que les largages aériens, en plus d’être indignes, sont comme les livraisons maritimes proposées, ni viables ni durables. Un seul camion peut acheminer jusqu’à dix fois plus d’aide qu’un parachutage (voir reportage d’ONU en anglais). Selon le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, « Les parachutages sont un dernier recours et n’éviteront pas la famine. Nous avons besoin de points d’entrée dans le nord de Gaza qui nous permettront de fournir suffisamment de nourriture à un demi-million de personnes qui en ont désespérément besoin ».
Ainsi, Caritas Australie (voir site en anglais), Développement et Paix ― Caritas Canada et Caritas Aotearoa Nouvelle-Zélande (voir site en anglais) exhortent les premiers ministres et les gouvernements de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande à déployer tous les moyens diplomatiques, politiques, juridiques et économiques possibles afin de susciter immédiatement :
- Une cessation permanente des hostilités par toutes les parties dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël ;
- La libération de tous les otages et des personnes détenues arbitrairement par le Hamas et les autorités israéliennes ; et
- L’établissement de couloirs humanitaires garantis pour permettre l’acheminement sûr et efficace de la nourriture, de l’eau, du carburant et des secours, ainsi que la libre circulation des travailleuses et des travailleurs humanitaires.
Ces mesures sont nécessaires de toute urgence pour éviter la famine, des destructions supplémentaires et l’extension du conflit dans la région.
Alors que les habitant·e·s de Gaza célèbrent les périodes sacrées du carême et du ramadan, nous appelons nos premiers ministres à agir selon leur conviction « qu’un cessez-le-feu durable est nécessaire si l’on veut instaurer une paix à long terme pour les Israéliens et les Palestiniens ».
Pour plus de renseignements :
Hélène Gobeil
Directrice des communications et campagnes
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