Ukraine : toujours solidaire, deux ans après

Par Minaz Kerawala, Conseiller en communication et relations publiques

Je connais la vérité — abandonnez toutes les autres vérités !
Il n’y a plus besoin pour personne sur terre de lutter.
Regardez — c’est le soir, regardez, il fait presque nuit :
de quoi parlez-vous, de poètes, d’amants, de généraux ?

Le vent s’est calmé, la terre est humide de rosée,
la tempête d’étoiles dans le ciel va s’arrêter.
Et bientôt chacun d’entre nous va dormir sous la terre, nous
qui n’avons jamais laissé les autres dormir dessus.*

Deux ans après leur invasion à l’Ukraine, on aimerait que les autorités russes aient tenu compte de ces vers poignants que leur compatriote, la poétesse Marina Tsvetaïeva, avait écrits en 1915. Car leurs choix ont entraîné un nombre effroyable de personnes innocentes qui se sont retrouvées « endormies sous la terre ».

Ukraine : deux ans de terreurs et de larmes

La mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies rapporte que plus de 10 500 Ukrainien·ne·s (dont 587 enfants) ont été tué·e·s, plus de 19 800 ont été blessé·e·s et 1 072 établissements d’enseignement et 485 installations médicales ont été endommagés ou détruits (voir rapport en anglais). Fait inquiétant, le rapport prévient que « l’ampleur réelle des dommages subis par les civils – qu’il s’agisse des victimes ou des infrastructures endommagées – est probablement beaucoup plus élevée. »

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, près d’un tiers de la population ukrainienne a été contraint de fuir, 3,7 millions de personnes étant déplacées à l’intérieur du pays et 6,5 millions se retrouvant réfugiées à l’étranger (voir communiqué en anglais).

Telle est la tragédie qui a poussé le pape François à écrire au peuple ukrainien : « Je voudrais joindre mes larmes aux vôtres… Votre douleur est ma douleur. Le chagrin des mères ukrainiennes est incalculable. »

Ukraine : deux ans de force et de solidarité

Comme c’est souvent le cas, l’adversité a fait naître une force phénoménale chez les victimes. Le père Vyacheslav Grynevych, directeur général de Caritas-Spes Ukraine, a déclaré à son peuple : « Je m’adresse à vous en reconnaissant sincèrement notre capacité collective à transformer la douleur que nous avons endurée en amour ».

La guerre en Ukraine a également déclenché une vague de solidarité mondiale. Développement et Paix ― Caritas Canada a immédiatement condamné l’invasion et a alloué 75 000 $ pour contribuer aux efforts de secours d’urgence. Les Canadiennes et les Canadiens ont répondu avec une générosité caractéristique à notre appel aux dons.

Jusqu’à présent, nous avons recueilli plus de 2,1 millions $ auprès de donatrices et donateurs, et le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec nous a accordé une subvention de 200 000 $.

Ukraine : une année de résultats

Au cours de l’année passée, nous avons déployé 922 424,55 $ dans des projets et des programmes grâce auxquels nos partenaires, Caritas Ukraine, Caritas-Spes Ukraine, Caritas Tchèque, Caritas Slovaquie et CAFOD, ont fourni :

  • Produits alimentaires et non alimentaires pour 3 793 578 personnes
  • Biens et services liés à l’hébergement pour 638 452 personnes
  • Services d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour 1 578 694 personnes
  • Services de protection pour 388 979 personnes
  • Assistance en espèces à 107 594 personnes
  • Soutien à l’éducation pour 8 898 personnes
  • Services de santé pour 194 291 personnes
  • Services de santé mentale et psychosociaux pour 8 491 personnes

Ukraine : messages de nos partenaires

Tetiana Stawnytchy, Présidente, Caritas Ukraine
Père Vyacheslav Grynevych, Directeur général, Caritas-Spes Ukraine

Ukraine: un engagement durable

Malheureusement, il y a peu de signes d’une paix durable à l’horizon. En fait, comme le pape François l’a noté récemment dans une lettre à l’archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne, « dans un contexte international de plus en plus dramatique, la guerre en Ukraine risque de devenir une guerre ‘oubliée’. Il est de notre devoir, cependant, de ne pas laisser le silence s’installer, de ne pas simplement maintenir vivante l’horreur face à des faits aussi tragiques, mais surtout d’impliquer tous les responsables et la communauté internationale dans la recherche de solutions pacifiques ».

Ayant enduré des horreurs indicibles pendant deux ans, le peuple ukrainien a toujours besoin de nos prières, de notre solidarité et de notre soutien. Nous renouvelons notre détermination à faire en sorte qu’il ne soit pas oublié.

* Traduction française de l’original russe extrait de l’article de Wikipédia sur Marina Tsvetaïeva.


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