Les chrétien·ne·s de Gaza : choisir la vie au milieu du chaos

Par l’équipe de communication de Caritas Jérusalem

Christians in Gaza
Chrétien·ne·s de Gaza
Dans l’enceinte de la seule église catholique de Gaza, le personnel de Caritas Jérusalem s’efforce d’apporter un soutien psychosocial et un semblant de normalité aux enfants traumatisés, dont beaucoup sont devenus orphelins à cause de la guerre. (Majdi Jildeh/Caritas Jerusalem)

Le conflit à Gaza est souvent présenté sous forme de chiffres. Certains rapports font état de plus de 32 000 personnes tuées et de près de 75 000 blessées (voir rapport en anglais). D’autres avertissent d’une famine imminente et d’une insécurité alimentaire catastrophique pour 1,1 million de personnes. D’autres encore dénoncent les blocages qui ne laissent passer qu’un tiers des 500 camions d’aide nécessaires par jour, le blocus total des convois d’aide dans le nord de la bande de Gaza et la hausse des prix des aliments, qui ont été multipliés par 25 ou 50 (voir rapport en anglais).

Ces chiffres choquants traduisent l’ampleur monumentale de la souffrance, mais ne disent pas grand-chose de son vécu quotidien. À quoi ressemble vraiment la vie lorsqu’il pleut de bombes ? Comment ressent-on la terrible interaction entre la faim et le chagrin ? Qu’est-ce que cela fait de voir sa maison réduite à l’état de ruines ? Et comment fait-on face à tout cela quand on fait partie d’une très petite minorité ?

Ce récit de l’expérience chrétienne dans la bande de Gaza, déchirée par la guerre, répond à certaines de ces questions. Il est présenté par Caritas Jérusalem (voir site Web en anglais), partenaire de longue date de Développement et Paix ― Caritas Canada.

Depuis six mois, George Antone, chargé de l’administration de Caritas Jérusalem à Gaza, ainsi que sa femme Nisreen et leurs trois enfants, ont élu domicile dans l’enceinte de la seule église catholique de Gaza. Leur parcours est celui de la résilience dans un contexte de peur et de désespoir.

Alors que le conflit s’intensifie en octobre 2023, Antone et sa famille prennent la décision difficile de quitter leur maison dans le quartier de Rimal, à Gaza, et de se réfugier dans l’église catholique de la Sainte-Famille.

Chaque jour, de nouvelles familles ont cherché à s’abriter dans l’enceinte de l’église, portant la population à environ 500 personnes. Malgré les risques, cette nouvelle communauté est restée fermement engagée à demeurer sur place, déterminée à préserver la présence chrétienne à Gaza. « Nous avons décidé de rester », se souvient George. « Notre place est à Gaza. »

La réalité de la guerre n’a pas tardé à frapper de plein fouet le quartier d’Al-Rimal, autrefois très animé, qui est devenu la cible de bombardements. George raconte les destructions : « Notre appartement a été détruit. Notre maison était l’endroit le plus chaleureux et le plus beau… Lorsque nous avons appris que notre maison avait été détruite, ma femme et ma fille aînée se sont effondrées. »

En dépit de cette perte, George et sa famille ont trouvé leur force dans leur foi. « Nous sommes dans la maison de Jésus, nous sommes entre ses mains », dit-il. « Nous choisissons la vie, bien que nous soyons entourés par la mort. »

La vie dans l’enceinte de l’église a été un équilibre délicat entre la survie et la solidarité. Les routines quotidiennes, y compris les messes, les prières et les soins aux personnes blessées, ont donné une apparence d’ordre au milieu de l’insécurité. Cependant, le manque de biens essentiels tels que la nourriture, l’eau et les médicaments a constitué un défi permanent.

Alors que le conflit continue de faire rage au début de l’année, la situation devient de plus en plus grave. George évoque les difficultés auxquelles sa famille et la communauté sont confrontées : « La lutte pour obtenir notre pain quotidien est épuisante… La vie est brisée ici. »

Malgré les difficultés, George tient à réconforter et à stabiliser ses enfants. « Nous nous efforçons d’assurer la sécurité et la protection de nos enfants », déclare-t-il. « Tout ce que nous avons, c’est de leur dire que nous les aimons par-dessus tout. »

Au cours de cette épreuve, les Antone s’accrochent à l’espoir, puisant leur force dans leur foi et dans le soutien de leur communauté. « Pour la première fois de notre histoire, nous fabriquons de nos propres mains le pain de communion à Gaza », explique George. « Nous sommes déterminés à préserver la présence chrétienne en Palestine. C’est notre patrie. »

Alors que le conflit persiste, l’histoire de George témoigne de la résilience de l’esprit humain face à l’adversité. Dans le chaos de la guerre, lui et sa famille continuent de choisir la vie, comme une lueur d’espoir au milieu du désespoir.



Vos dons permettent à Caritas Jérusalem de fournir une aide et un soutien vitaux aux familles déplacées et endeuillées à Gaza et dans toute la Terre Sainte.

PARTAGER LA NOUVELLE

Effectuez votre recherche

Restez informé·e

Ne manquez rien sur le travail de nos partenaires internationaux ou sur nos campagnes de sensibilisation et de mobilisation.

Inscrivez-vous dès maintenant à notre infolettre.