• Accueil
  • »
  • Plaidoyer
  • »
  • Bombardement d’une école : La campagne de terreur d’Israël ne laisse « aucun refuge » à Gaza

Bombardement d’une école : La campagne de terreur d’Israël ne laisse « aucun refuge » à Gaza

Par Minaz Kerawala, conseiller en communication et relations publiques

School bombing Bombardement d’une école
Le 7 juillet 2024, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé l’école de la Sainte Famille à Gaza, tuant au moins quatre personnes. (Caritas Jérusalem)

Développement et Paix – Caritas Canada condamne fermement le bombardement d’une école hier par les forces d’occupation israéliennes qui a fait au moins quatre morts et de nombreux blessé·e·s à l’école Sainte-Famille à Al-Remal, dans la bande de Gaza.

Fondée en 1974 et reconstruite en 2001, l’école est gérée par le Patriarcat latin de Jérusalem. Avant la guerre, ses quelque 700 élèves de maternelle, de primaire et de secondaire bénéficiaient d’un enseignement parmi les meilleurs de la région (voir aperçu en anglais).

Dans un communiqué de presse, le Patriarche rappelle que l’école a été un lieu de refuge pour des centaines de civil·e·s depuis le début de la guerre. Il a dénoncé « le ciblage des civils ou toute action des belligérants qui ne garantirait pas que les civils demeurent en dehors des zones de combat ».

Dans un communiqué interne, notre partenaire Caritas Jérusalem a déploré : « Il n’y a aucun refuge pour ces pauvres familles déplacées au milieu des bombardements, des fusillades et des tirs aveugles, qui se poursuivent sans tenir compte des lieux de culte, des hôpitaux ou des écoles ».

Bombardement d’une école : ni la première ni la seule atrocité

Ce dernier bombardement a eu lieu peu après une attaque similaire qui a tué 16 personnes dans une école gérée par les Nations Unies. Il y a un mois, Israël avait utilisé des munitions américaines pour bombarder une autre école à Gaza (voir nouvelle en anglais). Des écoles avaient également été visées en novembre 2023.

Le Pôle mondial d’éducation signale que 503 écoles ont été endommagées ou détruites depuis le 7 octobre 2023. Parmi ces écoles, 307 ont été directement frappées (voir rapport en anglais).

Selon Save the Children, jusqu’à 21 000 enfants pourraient être portés disparus dans le chaos de la guerre (voir communiqué en anglais).

Au cours des neuf derniers mois, Israël a également détruit toutes les universités de Gaza, tué au moins 261 enseignant·e·s et 95 professeur·e·s universitaires, 108 journalistes, 254 personnes travaillant dans le domaine humanitaire et 493 professionnel·le·s de la santé.

Plus de 1 300 attaques contre des établissements de santé (voir rapport en anglais) ont privé la population de Gaza d’un accès aux services médicaux les plus élémentaires. L’une des conséquences de cette situation est que les femmes enceintes déclenchent leur accouchement prématurément pour éviter d’avoir à accoucher pendant leurs déplacements (voir nouvelle en anglais).

Parmi les autres atrocités commises par Israël, citons la militarisation de l’approvisionnement en eau (voir rapport en anglais), l’utilisation de boucliers humains (voir rapport en anglais) et un blocus qui ne laisse passer en moyenne que 80 camions d’aide par jour sur les 500 nécessaires (voir rapport en anglais).

En conséquence, 1,9 million de personnes, représentant plus de 90 % de la population, sont déplacées et plus de 60 % des bâtiments résidentiels et 80 % des installations commerciales ont été endommagés. Un million d’enfants ont besoin d’un soutien psychosocial et 96 % des femmes et des jeunes enfants ne sont pas en mesure de satisfaire leurs besoins nutritionnels de base (voir rapport en anglais).

Selon le rapport officiel (voir en anglais), au moins 87 903 Palestiniennes et Palestiniens ont été blessés et 38 193 ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Toutefois, dans un article publié dans The Lancet, l’une des plus importantes revues médicales au monde, un groupe d’experts a utilisé des méthodes statistiques épidémiologiques pour estimer que le nombre réel de morts pourrait s’élever à 186 000, soit près de 8 % de la population (voir article en anglais).

Pas seulement à Gaza

Outre Gaza, les attaques israéliennes ont tué 539 Palestiniennes et Palestiniens, dont 131 enfants, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis le début du conflit actuel (voir rapport en anglais).

Les personnes palestiniennes emprisonnées en Israël subissent elles aussi des traitements systématiquement inhumains. La semaine dernière, le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s’est ouvertement vanté de faire de l’aggravation des conditions de détention des prisonniers palestiniens l’un de ses principaux objectifs (voir gazouillis en hébreu).

Israël est également à l’origine de 83 % de plus de 7 400 attaques au Liban qui ont été échangées avec le Hezbollah et d’autres groupes armés (voir article en anglais). Largement soupçonné de se préparer à une guerre totale, Israël a averti que son armée pouvait « ramener le Liban à l’âge de pierre ».

La condamnation mondiale croissante…

Déjà en janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) avait ordonné à Israël de prendre des mesures pour protéger les Palestinien·ne·s contre le risque de génocide. Cette ordonnance, émise à l’origine dans le cadre de la plainte de génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël, a été réitérée en mars 2024. En mai, la CIJ a ordonné l’arrêt de l’offensive sur Rafah, ce qu’Israël a ignoré avec son impunité habituelle.

Parallèlement, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la défense Yoav Gallant et trois hauts responsables du Hamas pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

En figurant dans le rapport du secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés, Israël a également rejoint la « liste de la honte » des pays qui maltraitent les enfants pendant la guerre.

…que le Canada doit rejoindre

À la lumière de ces développements, Développement et Paix – Caritas Canada réitère son appel au Canada pour qu’il agisse de façon plus décisive en faveur de la paix. Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, que nous condamnons sans réserve, notre position de plaidoyer a été cohérente et claire. Inspirés par l’enseignement social de l’Église catholique, le courage de la communauté chrétienne assiégée de Gaza et les témoignages de nos partenaires, nous demandons au gouvernement du Canada de :

  • utiliser tous les moyens politiques, diplomatiques et économiques possibles pour exiger :
    • un cessez-le-feu immédiat, complet et permanent ;
    • la libération de tous les otages et prisonniers, y compris celles et ceux détenus par le Hamas et les Palestinien·ne·s illégitimement incarcéré·e·s par Israël ;
    • la mise en place de corridors humanitaires sécurisés ;
  • mettre fin à tous les transferts d’armes, de composants d’armes et de technologies militaires vers Israël et fournir des preuves publiques de l’état des permis d’exportation d’armes délivrés à Israël depuis le 7 octobre 2023 (voir déclaration en anglais) ;
  • soutenir sans équivoque les procédures de la CIJ et de la CPI actuellement en cours ;
  • œuvrer en faveur d’un processus de médiation internationale visant à garantir une paix juste et durable pour les peuples de Palestine et d’Israël ; et
  • ne pas craindre d’intensifier l’action diplomatique si les lignes d’action en vigueur ne parviennent pas à modifier le comportement d’Israël.

Comment vous pouvez aider

À toutes les personnes de bonne foi, nous renouvelons l’appel à la prière, au plaidoyer et à la générosité que le cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, avait lancé à l’approche de Noël l’année dernière. Notre partenaire Caritas Jérusalem se bat contre vents et marées pour fournir des vivres, des abris et des services médicaux à des milliers de personnes de la population civile touchées par le conflit à Gaza. Mais avec des ressources qui s’amenuisent et des risques qui augmentent, ils ont plus que jamais besoin de votre aide pour continuer leur travail salvateur.

PARTAGER LA NOUVELLE

Effectuez votre recherche

Restez informé·e

Ne manquez rien sur le travail de nos partenaires internationaux ou sur nos campagnes de sensibilisation et de mobilisation.

Inscrivez-vous dès maintenant à notre infolettre.