Haïti : Un peu de répit pour la population

Par Romina Acosta Bimbrera, conseillère en communications et relations publiques

Six mois de violences

Depuis le début de l’année, le peuple haïtien est confronté à une des plus graves crises de son histoire. L’instabilité politique et la violence causées par les gangs armés qui ont pris le contrôle de la capitale ne donnent pas de répit à la population. Les gangs sont accusés de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Ils ont également bloqué les routes et se sont emparés du port par lequel sont importés la plupart des produits de première nécessité, comme la nourriture, le carburant et les médicaments.

Nos partenaires restent en première ligne pour répondre aux besoins de la population. En mars, nous leur avons demandé comment ils s’adaptaient à la situation et ce qu’ils espéraient dans un avenir proche. Nous avons publié un article pour exposer leur point de vue et amplifier leur voix.

En tant que membres de la Concertation pour Haïti (CPH), en mai, nous avons signé une lettre avec Coopération Canada, l’Association québécoise des organismes en coopération internationale et des représentants·e·s de la société civile en Haïti. La lettre a été transmise au premier ministre et à la ministre des Affaires étrangères et demande trois éléments clés :

  1. Appuyer le processus de transition politique. Car il risque d’être entouré de violences et mécontentements.
  2. Se positionner contre le trafic d’armes vers Haïti.
  3. Déployer une aide humanitaire appropriée qui prend en considération les besoins des personnes les plus vulnérabilisées.

Une mission très attendue

À la demande du président défait Ariel Henry, en octobre 2023, les Nations Unies ont approuvé une nouvelle mission internationale dirigée par le Kenya. Le premier contingent de 200 policiers (des 1000 promis) de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) provenant du Kenya est arrivé le 25 juin à Port-au-Prince.

Avec le début de la MMSA, la population commence à percevoir la lumière au bout du tunnel et espère une diminution de la violence et du pouvoir des gangs.  

Les observateurs internationaux et nos partenaires espèrent notamment que la mission kenyane débloquera les barrages routiers où les gangs font payer des « taxes » aux véhicules pour leur permettre de passer, ce qui entrave considérablement la liberté de circulation des personnes et des biens, ainsi que l’approvisionnement en nourriture et en médicaments.

Cependant, la violence et le contrôle exercé par les gangs sont une affaire trop complexe pour pouvoir être réglée avec 200 policiers kenyans. Leur arrivée servira plutôt à donner un peu de répit à la police et au gouvernement récemment investi. Il est également attendu que le gouvernement examine certaines des questions stratégiques qui doivent être résolues à moyen et à long terme, y compris l’organisation des élections.

Notre programmation actuelle

En attendant l’amélioration de la situation, plus de 500 000 personnes sont toujours déplacées. En juin, Développement et Paix – Caritas Canada a approuvé un soutien financier de plus de 180 000$ pour appuyer quatre projets qui rejoindront plus de 4 000 personnes et répondront à leurs besoins les plus urgents.

Les partenaires soutenus et leurs projets dans la crise actuelle sont :

  • ITECA, à travers un soutien direct à l’organisation et aux familles paysannes accueillant des personnes déplacées par la crise. Ceci en fournissant, entre autres, des semis de certaines cultures de cycle court pour favoriser l’accès aux aliments, et en renforçant la sécurité des locaux d’ITECA, qui sont menacés, pour protéger les documents et les matériels essentiels à la réalisation de leur travail.
  • Organisation Fanm Tet Ansamn Grand’Ans (OFTAG), à travers la distribution de trousses alimentaires et d’hygiène pour 240 femmes en situation de grande vulnérabilité vivant dans trois communes du département de Grand’Anse. 
  • Fanm Deside, à travers l’accompagnement de 200 femmes démunies par le contexte actuel. Des femmes victimes de violences sexuelles ainsi que des femmes déplacées de Port-au-Prince vers le milieu rural à cause des violences (générales et conjugales) et supportera également les femmes qui reçoivent les déplacées.
  • IRATAM, en donnant unappui institutionnel et du renforcement des capacités des organisations de base dans le contexte de la crise. Le projet a quatre volets : l’appui institutionnel à IRATAM, l’appui organisationnel en milieu urbain et rural, l’accompagnement technique et le financement de plusieurs groupes (à travers des activités génératrices de revenus et d’économie sociale), et la sensibilisation et l’échange via les émissions de radio et de YouTube.

Nous continuerons à écouter et soutenir nos partenaires, car ils représentent les voix du changement qui réclament des opportunités pour les femmes, les jeunes et les personnes les plus vulnérabilisées. 

Pour soutenir la population haïtienne, faites un don maintenant !

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